mardi 13 avril 2010

L'équilibre Tupperware

C'est dur, trouver l'équilibre entre la rigueur et la souplesse. Si on essaie de développer l'une, il peut arriver qu'on mette de côté l'autre. Et vice-versa.

Admettons que je fasse tout pour contrôler la disposition de ma vaisselle dans mon lave-vaisselle. En principes, je gagne de la place. Par contre, il suffit que j'utilise, je sais pas, moi, un plat de service rectangulaire qui ne sert presque jamais pour me rendre compte que ma disposition parfaite de vaisselle dans le lave-vaisselle devra être revue et corrigée. Et ça va créer une onde de choc. Des verres vont se retrouver empilés n'importe comment, des assiettes à dessert vont se retrouver insérées entre des assiettes principales, il y aura peut-être même (horreur!) des couvercles de plats Tupperware éloignés de leurs plats, dans des endroits incongrus comme le compartiment pour les fourchettes.

Autre exemple, mais inverse: je fais tout pour que mon horaire soit flexible, rempli de surprises, pour me rendre compte que mes trois sessions et demi de gym par semaine ont vite pris le bord. Je vivrai peut-être des voyages spontanés à la mer, mais avec du gras mou autour de la taille. En Speedo, ça va être beau, ça, dans la section «photos» de ma page Facebook.

Il y a une parabole (ou une fable, je sais plus trop) qui fait l'éloge du roseau, qui plie au vent et qui peut rire en pleine face du chêne qui, lui, casse, se déracine et meurt à cause d'un vent orageux. Par contre, j'aimerais bien lire aussi une autre parabole avec un roseau qui se fait écraser par un chasseur en grosses bottes, devant le chêne qui reste debout (le chasseur l'aurait contourné) pour témoigner de la scène avec mépris. Ça serait plus juste, non?

L'idéal, évidemment, se situe entre les deux pôles. On ne veut pas être trop rigide, ni trop mou. «Êtes-vous trop mous ou trop rigides?» Ça ferait un bon test pour un magazine de bas étage. Entre une recette de gâteau aux bananes et un poster détachable de Mario Pelchat.

En fait, il faut être comme du Tupperware. Ce n'est pas trop sec, pas trop cassant, mais ça ne se tient pas non plus trop mollement, pour ne pas perdre sa forme et faire en sorte que les restes de soupe coulent de partout, comme du guacamole dans un burrito.

Je me disais bien, aussi, qu'il y avait une raison pour que je sois tant fasciné par cette matière.

2 commentaires:

  1. les vieux tupperwares sont cassants. mais à ce stade j'ai depuis longtemps égaré l'un des deux éléments. pour éviter cette double horreur je n'achète plus oui peux-tu le croire Robert de tupperwares depuis longtemps

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  2. L'important, c'est d'aimer, pas d'acheter.

    Il y a en effet plusieurs générations de Tupperware. J'avoue avoir un faible pour le Tupperware des années 60-70. Pas trop cassant, légèrement translucide et aux couleurs pastel, comme une bouffée de Floride kitsh dans chaque contenant!

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