dimanche 25 avril 2010

Dégoûts et des couleurs...

Bon. C'est le temps de régler quelque chose une bonne fois pour toutes. Il y a deux jours, dans mon message qui menait sur toutes sortes de pistes, mais qui en laissait tomber une quantité non acceptable, j'ai aussi dit: «ne me parlez surtout pas des goûts qui se discutent, que la beauté réside dans l'oeil de celui qui regarde et de toutes ces notions éculées», mais sans vraiment nourrir d'arguments cette envolée.

D'abord, je dois faire un aveu: j'ai moi-même une relation ambiguë avec l'adage qui veut que «des goûts et des couleurs on ne discute pas». Une partie de moi croit dur comme fer que certaines choses sont de mauvais goût, peu importe le contexte. L'autre partie, par contre, aime bien croire que la beauté d'une chose est relative et qu'il est possible de voir du beau dans tout. Mon exemple de vomi d'hier en est l'accablante preuve.

Alors, qu'est-ce que je pense de tout ça, au fond? Je suis confus, pas à peu près.

Il se trouve simplement que j'aime ça, moi, discuter des goûts (et des couleurs). Ça fait du bien. Dire qu'une chose est «crissement laide», ça fait du bien, non? Essayez-le. Avec un ami, un membre de votre famille, un collègue... «Hey, la chemise que tu portes en ce moment est crissement laide!», «Ma tante, je t'aime bien, mais la décoration de ton bungalow, c'est, comment dire, crissement laid!», «C'est vraiment agréable de partager ce bureau avec toi, parce que, à côté de toi, je n'ai jamais à complexer à propos de ma coupe de cheveux. La tienne est à chier. Crissement laide!» ne sont que des exemples. Il y a quelque chose d'apaisant à juger sans retenue. Je ne dis pas que c'est poli, que c'est gentil ou même acceptable, mais maudit que ça fait du bien!

Juste le mot «laid», c'est un pur plaisir. Il faut se payer de temps à autres le luxe d'employer ce mot. «Hideux», «affreux», «horrible», «disgracieux», «yark!» sont des alternatives. Mais avec «laid», on ne se trompe pas. Ça soulage. Il faut que ça sorte, des fois, ces pulsions-là! Pourquoi toujours se contenir?

Si on acceptait la laideur, qu'on n'hésitait pas à la nommer, peut-être serait-elle moins tabou?

Alors, aujourd'hui, faites-vous plaisir. Discutez. Des goûts, des couleurs, de tout ce qui vous chante. Au pire, on vous dira:

«C'est laid ce que tu dis là. Très laid.»

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