lundi 31 mai 2010

Glissement

Je sens comme un glissement. Qu'est-il advenu de ma discipline d'antan? Est-elle disparue?

Je marchais tranquillement vers l'épicerie pour aller acheter des moules (le coquillage, pas le dispositif qui permet de reproduire la forme d'un objet tridimensionnel) et voilà que je m'accroche les pieds dans une terrasse. Des amis y sont, boivent une bière. Ce serait presque impoli de ne pas en boire une avec eux. Quelques bières plus tard, il m'apparaît évident que mon plan moule est tombé à l'eau (plutôt que dans un court-bouillon). Cette assiette de moules projetée a glissé, oui, glissé, vers ce territoire (si vaste) de toutes ces choses que jamais je ne réaliserai. Un glissement. Que blâmer? Ce voyage en Argentine?

Les voyages forment la jeunesse, dit-on.

La jeunesse?! Non. Tout me porte à croire que les voyages forment la paresse. Une paresse qui est à la fois si peu créative et si douce, si douce...

J'ai déjà osé promettre. Promettre des messages réguliers et avec au moins une parcelle de pertinence. Je n'ose plus. Je ne voudrais pas décevoir.

Je ne peux plus que souhaiter qu'un vent me réveille. Ce vent qui survient même lorsque l'air ne bouge pas. Ce vent qu'on ressent lorsqu'on est en mouvement, quand on s'en va quelque part, vers le haut ou même vers le bas.

Comme dans un glissement.

dimanche 30 mai 2010

Trop

J'en ai trop dit hier. Trop, c'est trop.

Retour

Bon. Voilà. Je suis de retour. J'aimerais dire ici «pour de bon», mais je n'ose pas.

Bon. Le Tupperware. C'était de ça dont on parlait, non?

Le Tupperware...

Le Tupperware, le Tupperware... C'est toute une invention, ça, le Tupperware. Ça contient. Ça garde les aliments frais, bien scellés. Ça...

C'est drôle, hein, mais j'ai l'impression d'avoir déjà tout dit sur le Tupperware. Pourtant, dans les faits, je n'en ai pas dit grand chose. Je m'en suis servi, simplement. Pour quoi, au juste? M'en souviens pas trop...

Je pense que j'avais envie de parler de l'importance du contenant. C'est important, le contenant, non? Le contenu, le contenu, c'est bien beau, mais sans contenant, le contenu, il se retrouve rapidement par terre, éclaboussé dans une masse incompréhensible, qui rapidement s'infiltre dans les pores du sol (à moins que ce soit un sol en ciment verni à l'époxy, mais alors avec vraiment beaucoup de couches).

C'est dur, un retour, hein?

Il faut replonger dans le passé et ça, je ne suis pas un expert là-dedans.

Tiens, j'ai dépassé mon heure limite de minuit. Ce blogue sera publié en retard. Est-ce bien grave? Qui ça va déranger, au fait? Vous? Je ne pense pas. Moi? C'est drôle, on dirait que ce soir, ça ne me dérange pas. En tous cas, pas autant que d'habitude. C'est peut-être parce que dehors, il fait beau, ça sent l'été. Ça donne envie de paresser, de flâner, de regarder les petites mousses flotter au vent. Vous savez, les petites mousses qui viennent de je ne sais plus quel arbre et qui collent partout, qui s'accumulent dans les moustiquaires, qui forment des petites boules au sol qui roulent, roulent...

Ces boules de mousse, c'est un peu comme du Tupperware, ça, heu... C'est... En fait, non, ça n'a rien à voir avec le Tupperware. Tout ne peut pas avoir un lien avec le Tupperware. «Dommage, ici, ça s'appelle Tupperwareblog», penserez-vous. Ben oui. Je fais de mon mieux, moi, là. Allons, allons, trouvons des liens...

Un retour... c'est comme trouver un vieux Tupperware plein de soupe aux légumes congelée dans un congélateur. Oui, c'est ça. Un vieux Tupperware caché derrière un contenant de crème glacée devenue gluante. Au début, le couvercle est dur à ouvrir. Quoi qu'en disent les représentantes Tupperware, des fois, ces couvercles, ils peuvent fendiller. Une fois le couvercle enlevé, sur le dessus de la soupe, il y a une couche de frima qui s'est formée. On ne peut pas bien voir si il s'agit bel et bien de soupe aux légumes ou d'un reste de ragoût, ou même d'un autre reste non identifiable. On peut gratter la couche cristallisée. On peut aussi se risquer à passer un peu d'eau chaude sur le dessus, pour mieux voir. Si, après tous ces efforts, on a bel et bien affaire à la soupe, la partie n'est malgré tout pas gagnée. Impossible de manger ce bloc de soupe congelée. En fait, non, pas impossible, mais peu acceptable socialement. Il faut faire décongeler la soupe. Au début, on s'essaie avec un couteau. On plante la pointe au centre du bloc, mais rien n'y fait. Pas question de s'estropier pour une soupe. Non, non. Il faut attendre. Mettre le Tupperware dans un bac d'eau tiède. Ou au micro-ondes. En général, la soupe n'est pas encore toute décongelée, que, impatient, on s'arme à nouveau du couteau. Ça brise. Ça se fend en morceaux. C'est très satisfaisant, cette étape-là. Ça nous donne l'impression d'avoir un certain contrôle sur la situation. À ce moment, le Tupperware peut même être écarté et les blocs de soupe sont jetés dans une casserole. À feu doux. C'est plus prudent. Ça devient liquide, tranquillement. Ensuite, la soupe peut se réchauffer. Les derniers morceaux de soupe glacée fondent et s'assimilent à la soupe chaude. Ça sent la soupe. La bonne soupe.

La «bonne» soupe? Depuis combien de temps cette soupe est-elle au congélateur, au juste? Ça se garde combien de temps, une soupe aux légumes dans un congélateur? Moi, je dirais six mois. Pas plus. Six mois, six mois... Ça veut dire que cette soupe doit avoir été préparée six mois auparavant, pas plus tôt.

Qu'est-ce que je faisais, il y a six mois? C'est vague. Je n'ai que de vagues souvenirs. Avais-je le temps de préparer des soupes? Ai-je déjà eu le temps de préparer des soupes?!

Cette soupe doit dater de plus longtemps que ça. Est-ce bien sain d'en manger? Bon, je sais, le risque d'empoisonnement est mince. Il n'y a même pas de poulet dans cette soupe. Encore moins du poisson. Et puis, est-ce qu'on n'est pas toujours un peu trop prudent avec ces règles sur le temps de congélation acceptable pour la consommation? Moi, je suis sûr que dans certains pays, on mange des aliments congelés depuis bien plus longtemps et on n'en meurt pas. Pas nécessairement.

C'est vrai que c'est meilleur une soupe fraîchement préparée. Les légumes sont plus croquants. Mais une vieille soupe, là, disons, faite il y a, je ne sais pas, moi, trois ans, ça se mange quand même, non? Ça ne goûte pas pareil, mais c'est de la soupe quand même. Chose certaine, c'est que le Tupperware, lui, n'a pas beaucoup changé. Il aura peut-être pris une légère coloration orangée si la soupe contient beaucoup de tomates (je me demande si ça fait la même chose avec une soupe qui contient beaucoup de carottes?), mais il gardera sa forme.

La forme, c'est important, ça. Le fond (même de veau) a besoin de forme.

Vous m'suivez?

Moi non plus, je n'en suis pas sûr.

Mais une chose est certaine: je suis de retour.

vendredi 28 mai 2010

Maniaque

Je suis de retour à la maison. Home. Again.

Comme quelqu'un habitait ici pendant ce beau voyage à Buenos Aires, j'ai passé ma journée à replacer chaque objet dans sa bonne position. La vaisselle. La literie. Les plantes. Les objets décoratifs. Les papiers. Les meubles. Les serviettes. La nourriture au frigo. Les cadres. Tout. Dans le bon angle. Toute la journée. Vous trouvez ça maniaque?

Moi, ce que je trouve maniaque, c'est ceux qui prennent un malsain plaisir à vivre chez les gens et à tout déplacer.

Ça, c'est maniaque.

(De retour au «vrai» blogue dès demain!)

mercredi 26 mai 2010

Sortir de l'ordinaire

Pour les Argentins, 200 ans d'indépendance, ça se fête. Nous avons eu droit à tout un défilé, qui, vraiment, sortait de l'ordinaire. Ça neigeait, ça brûlait, ça éclatait, et ça aspergeait partout. Le less is more, trop peu pour les porteños!

Je pense au méga ménage qu'ils ont eu à faire après et j'en suis fatigué pour eux.

Le noeud de mon récit

Pouvez-vous bien me dire comment ça se fait que ce soit impossible de trouver un noeud papillon dans une ville grande comme Buenos Aires?

lundi 24 mai 2010

D-D-E-E-O-R-R-S

Quiz éclair de la journée:

Des dizaines de milliers d'Argentins sur une même place publique pour célébrer un bicentenaire, laissez-moi vous le dire, ça fait __________.

C'est tout ce que j'avais à dire là-dessus.

dimanche 23 mai 2010

Boîte à suprises

Un banal petit tour dans un supermarché grande surface peut aussi révéler des surprises, des trésors cachés, comme ces Kleenex au parfum de coco-lime.

La boîte est jolie, non?

Je ne me moucherai plus jamais de la même façon.

samedi 22 mai 2010

Ne contient aucune trace de sarcasme

Les célébrations du bicentenaire ont commencé aujourd'hui. C'était noir de monde. Paré de bleu et de blanc.

Aucun commentaire sarcastique à ajouter.

vendredi 21 mai 2010

Peut contenir des traces de mauvais goût

Ça fait déjà plusieurs jours que je suis ici, à Buenos Aires dans cet appartement échangé et je me rends compte que je ne vous ai pas beaucoup parlé de l'appartement en tant que tel, mon contenant temporaire. Le contenant, le contenant, pourtant, c'est important!

Je ne vous ai pas dit grand chose peut-être parce qu'il n'y avait vraiment rien à signaler. Il s'agit d'un contenant tout à fait convenable, avec tout ce qu'il faut. C'est décoré simplement, les murs sont blancs, c'est lumineux...

Ceci dit, un objet pourtant central m'avait jusqu'ici échappé. Il se trouve exactement au centre de l'appartement. Si on traçait deux diagonales en partant des coins opposés, c'est là que se trouverait cet objet. Malgré tout, je ne le voyais pas. Il ne réussissait pas à s'imprimer sur ma rétine, faut croire. Mon cerveau, à tous les jours, l'effaçait. C'est difficile à imaginer, d'autant plus que cet objet fait partie de la grande famille de mes objets préférés: les contenants.

Je m'en serais voulu de ne pas l'avoir immortalisé. Juste pour vous.

Maintenant, ici, je ne verrai que lui.

mardi 18 mai 2010

Contenant pour emporter


Qu'avez-vous fait aujourd'hui? Moi, je suis allé en Uruguay. Et je suis revenu. J'allais dire «à la maison» plutôt qu'à Buenos Aires. La «maison» (ou encore mieux, «home»), c'est relatif, non?

Il y a plusieurs façons de se sentir à la maison. Parfois, ça arrive comme ça, par hasard, et ça ne dure que l'espace d'un moment. Sur la terrasse d'une parilla, on commande des «papas fritas con champiñones» et on reçoit une version uruguayenne d'une bonne vieille poutine (photo). On y goûte et hop, la maison disparaît. De toutes façons, avec Rio de la Plata comme vue, la maison semble bien loin.

Au retour, on a des ennuis avec la dame du comptoir d'immigration (non, il ne faut pas perdre le petit papier insignifiant qu'on nous donne à notre arrivée, sinon elle nous colle une amende de 35,00$ US - qu'elle mettra bien sûr dans ses poches puisqu'il n'y a aucune trace de cette transaction - probablement afin d'aller manger une poutine uruguayenne à notre santé!) et la maison semble loin. «On est loin de notre mère», comme on dit.

On revient au point de départ (qui n'est réellement pas «la maison» puisque ce point est Buenos Aires), mais on se sent tout de même «à la maison».

Pour un peu plus de réconfort, on va manger non pas dans une parilla, mais bien dans un resto chinois de Buenos Aires (sur la rue Paraguay), servi par une jeune femme charmante, 100% argentine malgré ses cheveux blonds de Suédoise et ses manières de geisha japonaise (il ne manquait plus que ses incessants «con permiso» sonnent comme «con pelmiso» pour que l'illusion soit presque parfaite).

Du bon chinois avec des décorations rouges à clinquants, des sauces fluorescentes et des soupes wonton (wan tan, ici), ça aussi, ça donne l'impression de retrouver «la maison».

C'est donc assis au restaurant «Yan Kie» (la pognez-vous? «Yan-kie») que s'est terminée cette journée où le concept de «maison» m'est apparu relatif.

J'en ai presque des problèmes d'identité.

lundi 17 mai 2010

Contenant modeste

Ça crée toujours un malaise, de photographier des maisons, disons, modestes. OK, carrément pauvres. Mais c'est difficile de résister.

Celle-ci, sur le bord d'une track de chemin de fer, semblait abriter une famille pourtant très heureuse, si on se fie à la musique qui en provenait: un hit des années 80, version karaoké, avec les choeurs en espagnol.

Si c'est pas du bonheur, ça, what is?

dimanche 16 mai 2010

Sans contenant

Vu aujourd'hui, cette personne qui dormait, sans contenant, si ce n'est qu'un emballage de drap. Les voyages permettent de vraiment apprécier ce qu'on a, pas vrai?

Le pire: elle avait l'air confortable.

samedi 15 mai 2010

Surplus de poids

Journée grise à Buenos Aires. C'est fou ce que le shopping peut occuper dans ce temps-là. Ma valise vient de passer de 49 livres à... plus. Pas mal plus. Au-delà de 50 livres, la compagnie aérienne (fervente minimaliste) me fera payer un surplus. Un surplus... de poids.

Je vais peut-être devoir laisser quelques vieux morceaux derrière. Mais lesquels?

C'est donc dur, le minimalisme!

(Aujourd'hui, pas de photo. Ça fera toujours ça de minimaliste.)

vendredi 14 mai 2010

Crotte!

Et hop, une première crotte sous les souliers! Il y en a tant à contourner ici, que c'est un miracle que ce soit la première...

Bon marché

Un poivron bien aligné est un poivron déjà à moitié délicieux.

-Proverbe argentin

mercredi 12 mai 2010

Sortir des sentiers battus


Je vous ai délaissés.

J'ai eu l'incroyable privilège de me rendre jusqu'au chutes d'Iguazu, au Nord de l'Argentine. Vraiment, ce fut une expérience extraordinaire. Je me suis senti loin, loin, loin de mon contenant.

Il faut croire qu'il y a une force, plus grande que nous, qui régit notre univers. Ces chutes merveilleuses en sont la preuve. Mais une autre preuve, c'est l'incroyable hasard qui m'a mené jusqu'au petit village reculé de Puerto Iguazu, pour que je découvre que j'allais loger... à l'hôtel Saint-George. «L'hôtel Saint George? Mais n'y étais-je pas, à Saint-George (de Beauce) il y a de cela peu de temps, dans mon Québec enneigé?»

C'est fou, les sentiers battus.

Une photo des chutes, en prime:

dimanche 9 mai 2010

Sa vie dans une valise

Cette marionnette a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? Si oui, cette dernière a-t-elle elle aussi une toute petite valise, avec une toute petite marionnette dedans? (...)

samedi 8 mai 2010

Sans titre, sans thème

Et sans trop d'effort. C'est samedi au bord de Rio de la Plata.

Sans horaire.

vendredi 7 mai 2010

Contenant final

Une visite à Buenos Aires ne serait pas complète sans aller faire un petit tour au cimetière de Recoleta, où Eva Perron repose (en fait, elle décompose). On y trouve de très mignons petits apparts pour les morts! Mais aussi des contenants plus modestes, pour ceux qui préfèrent une vie (après la mort) rangée.

mercredi 5 mai 2010

mardi 4 mai 2010

Casa, sweet casa

Entendu sur la place publique devant la Casa Rosada: «Hey, regarde, la maison de Madonna!».

lundi 3 mai 2010

Quitter la vie rangée

Les valises sont prêtes, bien rangées.

Quatre semaines loin d'ici, loin de mon contenant. Tiens, il fait chaud ici, soudainement. La climatisation ne fonctionne plus. Eh ben. L'été s'en vient.

Mais c'est plutôt l'automne qui attends à Buenos Aires. Ce n'est donc pas qu'un voyage dans l'espace. C'est comme un voyage dans le temps.

Malgré ce décalage spacio-temporel, je ne vous laisserai pas tomber.

Suivez, pour les prochaines semaines, Tupperwareblog express, avec des photos de... je ne sais pas trop encore. Ça sera décousu. Hors-thème. Irrégulier. Mal écrit. Un exercice personnel où j'explorerai le fouillis.

Une vraie vacance.

dimanche 2 mai 2010

Ma vie dans une valise

C'est toujours une tâche surprenante, faire sa valise. Tout ce qui nous servira pendant la durée de notre voyage se retrouve dans un contenant réduit. Très réduit. Quand on y pense, c'est un réel tour de force.

Ici, j'ai environ 11 700 pieds cubiques à ma disposition pour vivre. C'est une approximation. Ma valise, elle, mesure exactement 27'' X 19'' X 11'', soit environ 3,2655245 pieds cubiques. Je pourrais donc faire entrer dans mon espace de vie 35 828,853 valises comme la mienne!

Mes besoins, pendant un voyage, sont-ils limités à ce point? Pourtant, en voyage, je ne fais pas moins d'activités, mais j'en fais bien plus. Je mange plus, je sors plus, je me divertis plus, je bois plus, je me change de vêtements plus, je fais tout plus. Et pourtant, avec ce qu'il y a dans ma valise, je ne manquerai de rien. Je devrais même revenir avec quelques t-shirts jamais portés et des souliers oubliés au fond qui n'auront pas servis. Ai-je vraiment besoin de 35 828,853 fois de moins de choses pour subvenir réellement à mes besoins? Est-ce que je vis dans un espace 35 828,853 fois trop grand?

Toutes ces choses et tout cet espace ne sont-ils pas un réel boulet dans mon quotidien? Un boulet 35 828,853 fois trop lourd! Ce n'est pas rien.

Juste d'y penser, j'ai hâte de partir.

samedi 1 mai 2010

Telle est ma quête

Hier, j'ai été off. Pas à ma place. À côté. Juste à droite. Me voici de retour en piste, tout d'abord avec la traduction du message d'hier.

Alors, voici:

Tupperware. Je voulais voir ce que ça donnerait si je tapais une lettre à côté de la lettre que je voulais, question de voir ce que ça apporterait. J’ai dû faire des exceptions. La barre d’espacement et les accents. Il semble qu’il y a toujours des exceptions et je commence à trouver ça ennuyant. On se force à faire des efforts, mais c’est si difficile de se sentir satisfait. En ce moment, par exemple, je dois être parfaitement concentré, mais je suis certain d’avoir fait des erreurs. En même temps, je sais que vous avez bien mieux à faire que de perdre de votre temps à tenter de déceler mes erreurs. C’est donc parfaitement absurde, cette quête de perfection, non?

Bon. Maintenant, quelques précisions. Comme tout système de rangement, un système codé, malgré une vigilance digne du pire des obsessifs-compulsifs, comporte des failles. Hier, j'en ai fait la terrible découverte. Voici comment...

À droite de la touche «à» de mon clavier, se trouve la touche de retour, qui mène le texte à la ligne suivante. Déjà, le code se voit plus difficile à déchiffrer. Pire, à droite de la touche «ç», se trouve la même touche de retour. Ça devient encore plus confus. À droite du «é», se trouve la flèche vers le haut, qui ne produit aucun effet en écrivant. C'est là une autre faille. À la droite du «p», on trouve l'accent grave. Avec le «P» (majuscule), on tape un trémas. De plus en plus brouillon, comme un dessin fait par un enfant hyperactif qui a plutôt envie de se rouler dans la boue avec ses petits amis hyperactifs.

Cette histoire de ne pas appliquer la règle à la touche d'espacement, voilà une brèche qui a tout de la fausse bonne idée. On crée un code, ou on ne le crée pas! Seulement, à la droite de cette touche (qui est plus large que toutes les autres, bien entendu), se trouve la touche «cmd», qui ne produit pas d'effet si enfoncée seule. Le résultat: si on appliquait le code à la touche d'espacement, tout le texte se retrouverait dans un magma encore plus incompréhensible.

Il y a plus grave.

Cette idée de ne pas soumettre au code les accents (ceux qui sont «autonomes») ne vient que créer la confusion, comme une intrigue de la série télé 24, où les méchants s'avèrent être les bons, mais qui travaillent pour les méchants, afin de faire croire aux bons que les bons sont méchants et que les vrais bons sont en fait les méchants, ces derniers eux-mêmes divisés en deux camps de faux méchants et de vrais méchants, pour permettre à une partie des bons d'infiltrer l'univers des méchants (qui ne sont en fait pas les faux méchants) et causer ainsi la panique chez les bons qui se croyaient bons, mais en fait ce sont eux les méchants, mais les méchants qui travaillent pour les faux bons, alors que seul Jack Bauer arrive à voir clair dans tous ça.

Je vous épargne l'inutilité des lettres «Q», «A» et «Z» (à moins de traiter les touches «majuscules» et «retrait» comme des touches ordinaires) et de la problématique des claviers azerty, des claviers américains et des claviers canadiens-anglais (et j'en passe!).

J'ai voulu ranger mes Tupperware de marque Rubbermaid dans leur tiroir, aujourd'hui. La confusion totale. J'ai voulu imbriquer selon les formes de base, mais le plat carré n'entrait pas dans le rectangulaire et les plus petits plats ronds (souvent inutiles de toutes façons) ne s'imbriquaient tout simplement pas, créant une colonne trop haute pour la hauteur de mon tiroir. Certains plats étant en séjour prolongé dans le congélateur, aucune harmonie visuelle n'était possible. J'ai voulu être systématique, mais, encore une fois, je me suis retrouvé devant une impasse. J'ai dû faire des exceptions. Donner une place aux pinces pour sacs de chips, malgré la faiblesse du lien thématique. Ranger le minuscule plat rectangulaire qui n'est ni du vrai Tupperware, ni du vrai faux Tupperware de marque Rubbermaid. Me contenter d'un tiroir rangé, mais pas parfaitement.

Je le disais: «C'est donc parfaitement absurde, cette quête de perfection, non?»...

Mais, une quête, même absurde, ce n'est pas un peu un chemin à suivre? Sans quête, suivrais-je vraiment ma voie? Ou ne serais-je pas... juste à côté?