Il faisait froid, ce matin-là. Robert, à son réveil, dut augmenter la température du plancher chauffant de la salle de bain. Au bout de quelques minutes, sous ses pieds, les tuiles de céramique noires dégageaient déjà une bienfaisante chaleur. Robert put donc faire sa toilette du matin bien réconforté par son plancher, qu'il aimait tant. Il ne trouva pas sa brosse à dents, mais se dit qu'il méritait bien d'en déballer une nouvelle. Il en retira une du tiroir où il gardait ses brosses de rechange, bien rangées côte à côte comme dans un magasin.dimanche 31 octobre 2010
Robert et les morts vivants
Il faisait froid, ce matin-là. Robert, à son réveil, dut augmenter la température du plancher chauffant de la salle de bain. Au bout de quelques minutes, sous ses pieds, les tuiles de céramique noires dégageaient déjà une bienfaisante chaleur. Robert put donc faire sa toilette du matin bien réconforté par son plancher, qu'il aimait tant. Il ne trouva pas sa brosse à dents, mais se dit qu'il méritait bien d'en déballer une nouvelle. Il en retira une du tiroir où il gardait ses brosses de rechange, bien rangées côte à côte comme dans un magasin.samedi 30 octobre 2010
Robert à la page
Robert avait une relation particulière avec la mode. Il aurait aimé ne pas aimer, mais, au fond, il aimait. Cela l'entraînait à suivre les modes, mais d'une manière décalée. Il aurait aimé être en constante avance sur son temps et s'en vantait dès qu'il en avait l'occasion, mais il lui arrivait aussi de rester accroché à certaines vagues, ce qui ne faisait pas particulièrement de lui un exemple d'air du temps. Il fallait voir sa garde-robe pour bien comprendre.vendredi 29 octobre 2010
Robert dans le jardin
jeudi 28 octobre 2010
mercredi 27 octobre 2010
Robert à l'aéroport
Robert adorait voyager, mais trouvait, vraiment, que l'étape la plus pénible était celle se déroulant à l'aéroport.mardi 26 octobre 2010
Robert dans la rue
Robert, après avoir mangé un souper un peu trop riche, voulut prendre un peu d'air. Il descendit dans la rue et se mit à marcher. D'abord, il marcha paisiblement, respirant l'air humide de cette soirée d'octobre. Il regardait au loin; nulle part, en fait.lundi 25 octobre 2010
Le désordre des transitions

dimanche 24 octobre 2010
État second
Des fois, je me dis que je devrais prendre de la drogue. Je regardais, hier, le film The Wall (un film d'Alan Parker inspiré de l'univers de de Pink Floyd) et j'ai été vraiment impressionné par la créativité contenue dans ce film. Je me suis demandé si c'était possible de créer des oeuvres aussi déjantées sans être sous l'effet d'une substance quelconque. Surtout, je me suis trouvé, mais alors, d'un convenu!!!samedi 23 octobre 2010
Alors...
Alors, j'ai fait le lit. J'ai replacé la couette bien au fond de sa housse. J'ai plié les serviettes blanches, les linges à vaisselle. J'ai vidé le lave-vaisselle, en replaçant toute la vaisselle comme il faut. J'ai rempli le lave-vaisselle à nouveau, des morceaux qui patientaient dans l'évier. J'ai vidé la poubelle de la cuisine dans la poubelle extérieure. J'ai remplacé le sac. J'ai replacé un verre à vin avec les autres, en réaménageant tous les verres afin que ce soit pratique, afin que ce soit beau. Il y avait sur la tablette des verres une petite bouteille de tequila. Je l'ai déposée par terre. J'ai regardé la tablette du bas, où se trouvaient toutes les autres bouteilles d'alcool. J'ai tenté d'insérer la bouteille de tequila sur cette tablette. Trop de bouteilles. Pas de place. J'ai pensé que si je sortais toutes les bouteilles et que je recommençais, j'y arriverais, peut-être. J'ai créé des sections. Les bouteilles de rhum ensemble. Celles de Whisky ensemble. Les vodkas. Les liqueurs. Les inclassables, bien classées, ensemble. J'ai essayé de placer la bouteille de tequila, mais elle était trop coincée. La porte ne fermait plus. J'ai recommencé. Plusieurs fois. Peu importe comment je divisais les sections, il n'y avait jamais de place pour la bouteille de tequila. J'ai alors enfreint ma règle des sections, pour voir. La vodka russe s'est retrouvée à l'opposé de la vodka polonaise. Je n'ai pas aimé ça. Mais il fallait que cette bouteille de tequila trouve sa place. Ça n'a rien donné. Pas plus de place. Trop de bouteilles aux formes trop variées. J'ai séparé les bouteilles en les classant par forme. J'ai replacé les bouteilles de la plus grosse à la plus petite, en calculant combien les bouteilles carrées pouvaient se disposer dans un quadrillé imaginaire et combien les rondes pouvaient former un différent type de quadrillé, en quinconce. Je me suis surpris à aimer les bouteilles ovales, super obéissantes, faciles à glisser dans les endroits libres. Mais toujours pas de place pour la bouteille de tequila. Satanée tequila. Une bouteille presque vide. Alors, j'ai ouvert la bouteille et j'ai bu la tequila, d'un trait. Dehors, la lune était belle. Pleine ou presque. Autour, un halo blanc, parfaitement rond.
vendredi 22 octobre 2010
Moi (qui?)
Je vous ai manqué? C'est moi, Robert. Celui qui écrit le blogue. Celui qui chiale tout le temps à cause d'un napperon mal enligné. Vous vous souvenez?jeudi 21 octobre 2010
Weiwei (rôles secondaires)
Weiwei? Mais qui était Weiwei?mercredi 20 octobre 2010
Lynda (rôles secondaires)
Lynda? Mais qui était Lynda?mardi 19 octobre 2010
Wendy (rôles secondaires)
Wendy? Mais qui était Wendy?lundi 18 octobre 2010
Gilles (rôles secondaires)
Gilles? Mais qui était Gilles?dimanche 17 octobre 2010
Thomas (rôles secondaires)

Thomas? Mais qui était Thomas?
Thomas, c’était l’amant de Jean. Son seul amant, de toute sa vie. Jean, c’était le professeur de primaire : celui qui enviait le petit Félix, celui qui avait toujours manqué de confiance en lui-même, celui qui avait accidentellement tué son chat Chopin, en l’écrasant entre son soulier et un objet coupant renversé, celui qui n’avait pas réussi à accepter son orientation sexuelle avant plusieurs années de solitude, celui qui était devenu veuf avant même de s’habituer à la vie à deux.
Mais il n’est pas question ici de Jean, mais bien de Thomas.
Thomas avait été professeur, lui aussi. Il avait enseigné la musique pendant des années à des élèves du secondaire. Il avait formé une chorale. Il avait dirigé une harmonie. Il donnait des cours de piano, son instrument favori. Comme il savait bien s’occuper des autres, il était très populaire. Tout le monde l’aimait.
Il dégageait une aisance très particulière. Sa vie avait été un long parcours où toutes les épreuves avaient été évitées, une à une. Il voyait venir les coups. À la découverte de son homosexualité, dans les années 70, il s’était vite rendu compte que de se cacher n’était pas une option valable. S’affublant lui-même du sobriquet «la pédale douce», en référence à son instrument préféré, il avait vite désamorcé toute tentative d’attaque contre lui. Il faisait rire tout le monde. Personne n’aurait voulu s’en prendre à lui.
C’est peut-être ce qui attira Jean, un soir de février, dans un café de la rue Saint Jean, à Québec? Jean n’était pas du genre à aller vers les autres et Thomas le sentit. Il se leva donc et prit place juste à côté de celui qui allait tomber sous son charme au bout de quelques minutes à peine.
La différence d’âge importait peu, pour Thomas. Il était plus vieux, mais ne sentait aucun besoin de se justifier. L’année passée auprès de Jean, en compagnie de leur chat Chopin, avait été remplie de bonheur, d’un bonheur inébranlable. Thomas savait composer avec les angoisses de Jean, avec ses doutes et ses insécurités. Il en faisait un jeu. Il choyait tout dans sa vie et dans celle des autres : le meilleur comme le pire.
Son optimisme était tel que, le jour de sa mort, il eut même des paroles rassurantes pour tous ceux qui étaient venus à son chevet. Jean pleurait, pleurait, et Thomas lui disait : «Tout va bien aller, mon chaton, tout va bien aller.», comme si celui qui était en danger de mort, c’était celui assis sur la chaise droite et non celui couché dans le lit d’hôpital.
Au moment même de son décès, il laissa toute la place à l’autre. Ce n’était plus lui qui mourait, mais l’autre. Ce n’était pas lui qui tenait le rôle principal, mais l’autre. En fermant les yeux, il se contenta du rôle secondaire et s’éteint en souriant.
samedi 16 octobre 2010
Bill (rôles secondaires)
Bill? Mais qui était Bill?vendredi 15 octobre 2010
Thérèse (rôles secondaires)
Thérèse? Mais qui était Thérèse?jeudi 14 octobre 2010
Akio et Pan Yu (rencontres fictives)
Akio consultait, par bio-intégration, les données relatives à la grand-mère de la grand-mère de la grand-mère de la grand-mère de sa grand-mère. Il lui découvrit une soeur, qui vivait à Shanghai. Cette femme, Pan Yu, était morte engloutie sous des tonnes de béton.mercredi 13 octobre 2010
Ludovic et Anneke (rencontres fictives)
Ludovic avait cessé d'être à l'emploi de Vin depuis déjà six mois, mais il ne s'était pas encore décidé à mettre la main à la pâte de sa propre production artistique. Toutes ses journées étaient passées à paresser, à manger n'importe quoi et à regarder la télévision. Quand ses quelques amis lui demandaient ce qui l'occupait, il répondait un vague: «Ah, je fais de la recherche», puis il tentait de changer de sujet en posant des questions. Comme tous ses amis aimaient parler d'eux-mêmes, il n'en fallait que peu pour qu'on le laisse tranquille avec son manque de motivation au travail. Il prenait le contrôle de la conversation tout en ayant plus à parler.mardi 12 octobre 2010
Julie et Matthew (rencontres fictives)
Dans son petit bureau, au centre communautaire de son quartier, Julie terminait de remplir un rapport sur Wendy, une jeune fille de Vancouver qui se prostituait dans les rues de Montréal depuis qu'elle avait 15 ans. Problèmes de drogues, abus sexuels, parents divorcés, père violent, maladie mentale: c'était la routine, quoi. Julie cochait les cases appropriées, en tentant de ne pas dépasser les petits carrés. Une mer de «X» sur plusieurs pages de formulaire, c'était déjà bien assez sans créer des débordements superflus.lundi 11 octobre 2010
Marie et Henri (rencontres fictives)
Ce jour-là, Henri était parti faire du camping sauvage. Léonie, son épouse, l'avait bien averti de lui laisser la maison à elle seule. Ce n'était pas trop en demander, arguait-elle. Après 47 ans de mariage, ce genre de petite demande était normal, après tout. Choupette fut également mise temporairement à la porte par Léonie, qui l'aimait pourtant comme une mère aime son enfant. Une femme retraitée pouvait bien vouloir un brin de solitude de temps à autre? Henri, pas du genre à se plaindre, avait sorti son vieux matériel de camping, qui n'avait pas servi depuis des dizaines d'années, puis roula, en compagnie de Choupette, vers Saint Antoine-Abbé.dimanche 10 octobre 2010
Chopin et Shadow (rencontres fictives)
La clinique du Docteur Leibovski était toujours bondée. C'était le meilleur vétérinaire de toute la région de Québec, disait-on. N'avait-il pas sauvé ce grand danois d'une mort douloureuse en lui retirant, morceau par morceau, l'ouvre-boîte qu'il avait avalé? N'avait-il pas été à l'origine de la découverte de cette étrange bactérie mangeuse de chair qui avait menacé de décimer la population de canaris d'Amérique? C'était lui, au fond, le grand responsable de la meute de l'escouade canine de toute la région.samedi 9 octobre 2010
Félix et Jean (rencontres fictives)
Félix était un petit garçon modèle. Il réussissait bien à l'école, il était créatif, il avait beaucoup d'amis, il aimait les sports. Vraiment, c'était l'élève le plus équilibré que Jean n'eût jamais rencontré de toute sa carrière de professeur. Peut-être était-ce sa situation familiale qui l'avait rendu si mature, pour un enfant de neuf ans? Son grand frère handicapé intellectuellement, sa mère mono parentale en dépression constante, son père parti vivre avec une jeune femme, puis décédé d'un accident de motoneige: tout cela avait sans doute étrangement contribué à faire de Félix l'être fort et bien ajusté qu'il était. C'était un petit adulte dans un corps d'enfant.vendredi 8 octobre 2010
Nancy et Claude (rencontres fictives)
C'était en 1999. Nancy travaillait comme technicienne de scène pour une compagnie de théâtre spécialisée en théâtre acrobatique. Les spectacles de cette compagnie montréalaise jouaient en tournée un peu partout dans le monde, mais, surtout, «en région».jeudi 7 octobre 2010
Robert (nom fictif)
Debout, au milieu de la cuisine, Robert regardait tout autour de lui avec amusement. Des casseroles, des ustensiles, des bols à mélanger, de la vaisselle, des plats Tupperware et tant d'autres objets rendaient la vue du plancher quasiment impossible. Il devait bien y en avoir jusqu'à ses mollets. Tout était mélangé. Il allait enfin pouvoir se débarrasser de tous ces objets encombrants.
