Par contre, je veux bien vous parler du sentiment que j'ai eu en me découvrant, en quelques heures seulement, 44 amis. Ça m'a fait peur. J'ai eu une impression de vertige, comme si je tombais dans un puits sans fond. Ça fait peur, un puits sans fond. Le fond d'un puits, ça fait mal, mais quand ça arrive, au moins, on le sent. On le voit venir. On tombe, mais on sait que ça va s'arrêter. Le vertige, c'est bien pire. C'est pas une crainte de s'écraser au sol, mais justement, de ne jamais retrouver le plancher des vaches. J'ai déjà 44 amis aujourd'hui et, vraiment, je ne suis pas assez sympathique pour être gentil avec 44 personnes. Encore moins avec le nombre sans cesse croissant qui risque de me tomber dessus.
Mon malaise est comparable à celui d'une fillette qui ouvrirait une poupée gigogne pour trouver à l'intérieur une autre poupée, pas plus petite, mais plus grosse encore que la première. Dans cette deuxième, une autre, encore plus grosse. Et ainsi de suite. Toute sa vie, sans fin. Entourée d'une montagne de moitiés de poupées qui grossit, grossit, grossit, la fillette n'est plus capable de s'arrêter. Elle finira sa vie comme une loser, morte étouffée sous les poupées vides en forme de quilles et aux visages sadiques peints à la main avec des couleurs criardes par une vieille femme russe inquiétante qui doit ressembler à Kim Yaroshevskaya...
C'est une image, bien sûr.
Un contenant se doit d'être plus gros que son contenu. Pensez-y, c'est la logique même. Avec Facebook, le contenant contient trop, beaucoup trop. En même temps, il ne contient rien. Rien que d'autres contenants qui eux aussi ne contiendront que d'autres contenants.
J'ai probablement tort. J'imagine que bientôt je découvrirai en Facebook un outil extraordinaire. Je ne pourrai plus m'en passer. Bien sûr, ce moment coïncidera probablement avec la disparition complète de Facebook.
Je suis off, que voulez-vous. Complètement off.
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