mercredi 3 mars 2010

Objet:

Le mot «objet», j'adore. Je ne m'objecte pas du tout à ce mot. Je pourrais même dire que j'ai un objectif principal: redonner à l'objet la place qui lui revient. Les objets sont partout: les objets familiers (mes préférés), les objets étranges, les objets d'art, les objets de collection, les objets volants non identifiés (quoique ces derniers objets peuvent faire l'objet de litiges quant à leur existence objective). On tient aux objets, on les garde, on les range... Et si on les perd, on court au bureau des objets perdus! Lorsqu'on écrit une lettre officielle, c'est toujours dans la section «objet» que se trouve l'essentiel de notre propos. Pour garder en souvenir des moments insaisissables, c'est à travers l'objectif de notre caméra que nous les capturons. Vous direz peut-être que je ne suis justement pas objectif, que j'ai un faible pour ce sujet qu'est l'objet, qui a parfois mauvaise presse. À titre d'exemple, la femme objet est une femme qu'on dit exploitée, mais ne pourrait-on pas aussi dire que c'est un hommage, au fond, d'être femme objet? L'homme objet, s'il existe, répond bien sûr lui aussi à cette logique objectiviste. L'objet de ce texte, aujourd'hui, n'est pas de vous convaincre, mais de vous transmettre simplement l'objet de mon affection. Remplirai-je mon objet? Mon objectivisme masquera sans doute la vérité. Je ne vous demanderai surtout pas de devenir mes alliés objectifs. C'est sûrement avec beaucoup de maladresse que je tente d'objectiver mes sentiments. Cette objectivation cache bien sûr un objectif évident: placer devant vous le mot «objet» et ses dérivés. D'ailleurs, c'est bel et bien ce que c'est, un objet: «ce qui est placé devant» (du latin objectum, 1361). Sachez que je respecte les objecteurs de ma démarche d'aujourd'hui. Je ne m'objecte pas à eux. Je dirais même que pour tous ces mots objectaux, je suis objectivement coupable d'un objectivisme... abject.

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