samedi 27 mars 2010

Home sweet home

Je suis présentement à New York. Dans l'appartement d'un inconnu qui n'est même pas chez lui. J'ai troqué mon espace pour le sien grâce au site web Homeexchange. Quelle façon incroyable de voyager! Quelle joie de se retrouver au penthouse d'un édifice de 28 étages en plein coeur de Manhattan, sans avoir à débourser un sou!

En plus, ce qui est merveilleux, c'est d'avoir l'impression qu'ici, c'est chez moi. Après tout, ce n'est pas une chambre d'hôtel impersonnelle, mais bien un lieu de résidence permanent.

Il y a tout de même quelque chose de bizarre à se retrouver dans l'environnement d'un inconnu, sans sa présence. Ici, ce n'est pas comme à la maison, mais ça fait semblant de l'être l'espace d'un séjour.

Tout autour, se trouvent des objets familiers avec lesquels je ne suis absolument pas familier.

L'homme qui normalement habite ici aime les bibelots. Le «less is more», trop peu pour lui. Je ne compte plus les petites figurines qui ornent chaque coin et recoin. Seulement dans la chambre à coucher, je compte les petits personnages par dizaines. Un bouddha lève les bras au ciel en contemplant la lampe de bureau. Un petit chat est assis sur le bord d'une tablette. Un coq fait face au mur, comme un mauvais élève en punition. Tinky-Winky démontre sa joie d'avoir reçu un collier de fausses perles, probablement en se montrant les parties intimes pendant le mardi gras à New Orleans. Dino, le fidèle dinosaure de Fred Caillou, garde les quelques livres de la bibliothèque. Sur le rebord d'un cadre, un petit personnage est assis, récoltant patiemment la poussière. Un minuscule lézard en peluche joue de la trompette devant le lit. Un petit bonhomme vert, chauve, distribue du scotch-tape. Une famille de créatures blanches en forme de poire conspire sur la table de chevet. Un lapin de bois au regard d'enfant traumatisé observe sa réflection dans un miroir. Un ange tient une chandelle. Un ourson déprime. Un éléphant me tourne le dos. Un coyote me juge. Un hibou me guette, s'assurant probablement que je ne déplace aucun de ses camarades.

Moi, je scrute la vue imprenable sur la ville.

Tentant sans grand succès d'oublier cette foule autour de moi.

2 commentaires:

  1. j'aimerais bien lire ce que l'inconnu qui est chez toi aura(it) écrit

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  2. Moi aussi!!! Je vais devoir faire une commande spéciale! (ou alors écrire ma propre version à mon retour...)

    Merci de ce commentaire fort inspirant!

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