Pourtant, à force d'efforts monumentaux et avec une patience inouïe, au bout d'une longue période de réclusion, cachée des projecteurs, le Québec en entier finit par l'oublier. Ce fut la plus longue semaine de sa vie.
Enfin, elle pouvait s'aventurer au dépanneur sans se faire demander «S'il vous plaît, auriez vous de la petite monnaie?». Ce genre de phrases sournoises, évidemment prononcées que pour avoir accès à la star qu'elle était, elle n'aurait plus à les subir. On ne jugerais plus son choix de pain tranché, comme elle l'avait ressenti (elle l'aurait juré) pendant tant d'années.
Au bout de plusieurs mois (deux, en fait), une petite panique vint à naître au fond de sa pensée. En effet, être une grande vedette avait, elle devait l'avouer, ses bons côtés. Son nouveau statut était réconfortant, mais l'argent vint à manquer. Fini, les robes somptueuses à 75,00$ (et parfois plus), les repas gastronomiques (avec entrée, café et dessert) et les voitures de luxe. Après avoir vendu sa Sentra, elle dut se rendre à l'évidence: elle devait se trouver un travail.
Elle appela sa tante, qui était sa confidente, qui lui suggéra de faire comme elle: vendre du Tupperware. «Du Tupperware?», pensa-t-elle. Pourquoi pas?
Elle devint donc vendeuse de Tupperware. Au début, ce fut difficile. Les réunions. Les maigres commissions. Le sourire obligé en mangeant des sandwiches aux oeufs pas de croûte. Mais c'est qu'elle était persévérante, notre ancienne diva de la chanson! En très peu de temps, elle était devenue excellente vendeuse. Ses efforts constants furent récompensés. On la sacra «Meilleure vendeuse indépendante de Tupperware de la région Saguenay-Lac-St-Jean».
On fit même un article à propos d'elle dans le 7 Jours. On alla jusqu'à parler d'elle sur Canoe.ca. La consécration. C'était difficile à décrire, mais c'est comme si tout dans sa vie, à nouveau, convergeait.
Moralité? Nul n'échappe à son destin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire