vendredi 10 septembre 2010

Tomber à plat

Je suis en deuil. C'est fou, mais c'est qu'on peut s'attacher à vraiment n'importe quoi. Même à une banale photo de contenant Tupperware de marque Rubbermaid. Quatre semaines avec une même photo, ça marque. Mais je dois regarder vers l'avenir.

J'ai pensé vous faire une blague. Commencer une série avec le mot «plat» et une photo de plat, toujours la même, mais transformée, pendant quatre semaines. J'avais: «les pieds dans les plats», «ne pas en faire tout un plat», «écran plat», «passe-plat», «sous-plat», «plat de résistance», «plat du jour», «oeufs sur le plat»... Ce n'était pas les idées qui me manquaient. Mais j'ai ressenti quelque chose qui ressemble à un croisement entre l'auto-censure et la culpabilité.

C'est triste, au fond, l'auto-censure. On présume de ce qui ne devrait pas être exprimé, sans pourtant consulter ceux qui recevront le message. Peut-être que les autres sont capables d'en prendre plus qu'on ne le croit? Ici, j'irais bien d'une métaphore pour appuyer mon affirmation, mais la seule qui me vient à l'esprit ne me semble pas d'assez bon goût. Alors je m'abstiens. Dommage, hein?

La culpabilité, c'est pas tellement plus utile et, au fond, ça ne sert à rien. Vous voyez, j'avais omis le «ne» (ou plutôt le « n'») dans «c'est pas tellement utile» et je me suis senti coupable. Alors, je me suis forcé à inclure le «ne» dans «ça ne sert à rien», ce qui donne une phrase inconséquente, qui commence dans un niveau de langage et qui se termine dans un autre niveau de langage. La culpabilité, non seulement ça ne répare pas les erreurs passées, mais en plus, ça rend inconstant.

Quand l'auto-censure et la culpabilité forniquent ensemble, ça ne peut donc pas donner de résultat vraiment créatif. C'est décevant, je sais.

Ça tombe... à plat. N'est-ce pas?

4 commentaires:

  1. ... N'est-ce plat?? (trop facile...)

    RépondreSupprimer
  2. (facile, mais je la ris quand même)

    RépondreSupprimer
  3. ce plat ne manquait pas de profondeur j'en reprendrai volontiers (je mets exprès au futur)

    RépondreSupprimer
  4. Je ne peux rien promettre, mais j'y songerai!

    RépondreSupprimer