Oui, c'est vrai, nos vies deviendront plus faciles en 2013, mais juste un peu. Cette paix devrait durer 68 ans, ce qui n'est pas si mal, mais que les générations futures se le tiennent pour dit: la merde reviendra, inévitablement.
J'étais à l'épicerie, aujourd'hui, et je bouillonnais de rage, mais aussi de tristesse et d'impuissance, devant cette constatation. Dans l'allée des fruits et légumes, pourtant, tout allait bien. J'avais les outils pour vivre ma vie sereinement, usant de ma vision, mon odorat, mon sens du toucher. C'est dans la section des jus en boîte que ça a commencé, pour culminer dans les produits laitiers.
«10 - 12 - 10», que c'était marqué. Devais-je comprendre que ce jus d'orange allait passer date, comme on dit, le 10 décembre 2010, le 12 octobre 2010 ou le 10 octobre 2012? Comment pouvais-je bien exercer mon droit de consommateur et vérifier la date de péremption de produits que j'allais ingérer par la suite? Impossible. Non, et vous savez pourquoi? Je vous le donne en mille: parce qu'il n'y a jamais personne qui a osé réglementer dans quel ordre on devait écrire une date. Les pays du monde entier veulent faire à leur tête, refusant de se soumettre à une quelconque loi mondiale qui pourrait pourtant nous apporter tant de paix. Dans un contexte de mondialisation, où notre pinte de lait peut bien nous parvenir du Pakistan, c'est désolant.
Il semble exister une lubie incompréhensible chez les producteurs d'aliments périssables qui les rend frileux à écrire l'année au complet. «2010», ça gaspille tellement plus d'encre que «10»? C'est absurde. Ces gens sont-ils pingres ou environnementalistes à ce point? Je n'ose même pas leur suggérer d'écrire les mois en lettres (même des abréviations me conviendraient), de peur de créer un scandale.
Bien sûr, il est possible de deviner, de juger selon des critères imprécis comme le pays de provenance du produit (Mais où cette date a-t-elle vraiment été imprimée?), comme un semblant de logique qui me fait croire qu'un jus d'orange ne pourra jamais rester frais pendant plus de deux ans, comme la gueule de l'épicier (A-t-il l'air louche? Honnête? Semble-t-il vouloir passer du vieux stock en le plaçant devant les nouveaux arrivages? Mystère...), comme certains détails graphiques (Un lettrage démodé, par exemple), comme le fait que des parasites trottent ou ne trottent pas près de la tablette. Mais pourquoi faire tant de place au hasard lorsqu'il est si simple d'être clair?
Heureusement, en 2032, nous pourrons souffler un peu, à partir du 13 de chaque mois. Nous célébrerons, probablement. Ces jours deviendront, en quelque sorte, sacrés. Nous pourrons consommer en toute quiétude. J'ai hâte.
Parce que moi, du fromage cottage qui est «meilleur avant le 10 - 11 - 12», ça commence à me dégoûter au moins cinq jours avant.
11-MA-10: 11 mai 2010, 10 mai 2011, 11 mars 2010 ou bien 10 mars 2011. 12-Jui-10: 12 juin 2010, 10 juin 2012, 10 juillet 2012 ou bien 12 juillet 2010?? Serions-nous vraiment sorti du merdier?
RépondreSupprimerEn effet, en effet... Il faut trouver un code encore plus précis. C'est la bataille d'une vie!
RépondreSupprimerje te trouve vraiment très en forme Robert
RépondreSupprimerMerci beaucoup! En forme de quoi, au fait? Un carré, un cercle? Une forme régulière, au moins, j'espère.
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