mardi 7 septembre 2010

Hot pot

En Chine, on mange parfois des «hot pot», qui ne sont ni plus ni moins que de grosses soupes à mottons qui trônent au centre de la table tandis que tous les convives se battent pour piger dans un même bouillon les meilleurs morceaux. Bref: «comme c'est donc bon manger la salive des autres». Moi, ça m'écoeure. Franchement, je n'ai rien contre ma grand-mère, mais ai-je vraiment envie d'absorber, en même temps qu'un bout de concombre de mer gluant, les microbes qui se cachent entre son dentier et ses gencives dégarnies? La réponse est non. Désolé, mémé.

Les habitudes alimentaires des habitants de notre planète sont vraiment répugnantes, quand on y pense. Toutes ces histoires de potées pâteuses mangées avec la main gauche (parce que c'est avec la droite qu'on essuie son derrière - ou est-ce l'inverse?), moi, ça me donne froid dans le dos. Tous ces verres partagés, tous ces aliments laissés à l'air libre comme des cibles pour les excréments des mouches, toutes ces fourchettes lavées à l'eau froide, toutes ces trempettes, tous ces corps étrangers (parfois invisibles à l'oeil nu - mais tout de même présents), moi, j'en grimace de dédain.

N'allez pas croire que je suis un extrémiste. Non, non. La preuve: il m'arrive même parfois de manger avec mes doigts. Des bâtonnets de céleri, par exemple. Comprenez-moi bien: MES doigts. J'ai, en effet, entendu parler à ce sujet de la coutume qui veut qu'en Éthiopie, la première bouchée d'un repas soit enfoncée dans notre bouche par les doigts crottés de notre hôte. Expliquez-moi la logique là-dedans. Après ça, demandez-vous pourquoi on meurt de faim dans ce pays.

Bon, bon, calmez-vous. Oui, j'en mets un peu. Que voulez-vous. J'ai grandi dans cette grande partie du globe (où ne vit en fait qu'une petite proportion des habitants de notre Terre) où on aseptise tout. On cuit les aliments sur une cuisinière propre, nous. Pas emballés dans des feuilles ramassées là où pissent les chiens, sur une braise poussiéreuse et salissante. La viande que je mange n'a jamais touché à un animal de sa vie, moi, mais seulement à sa barquette en styromousse. Mes légumes sont lavés, rincés et essuyés (il existe même un savon pour légumes - le saviez vous?). La laitue que j'achète a été «lavée trois fois». C'est écrit en toutes lettres sur la boîte. Et que pensez-vous que je fais avant de me faire une salade? Eh, oui. Je lave une quatrième fois, juste au cas.

«Mais Robert, tu n'es pas en contact avec les éléments, avec les fruits de la terre» et gna-gna-gna, répondez-vous. Peut-être.

Mais moi, je laisse la salive de ma grand-mère tranquille.

2 commentaires:

  1. Robert, imaginer ton air dégoûté me fait sourire....
    Je ne sais pourquoi....
    Je n'ai pourtant jamais été intéressée par la salive des mémés moi non plus!
    Allez!
    Je t'embrasse gouluement! xxxxx

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