mercredi 8 septembre 2010

Poule au pot

«Le consommé parfait»: c'est pas beau, ça, comme slogan? Les publicités n'étaient-elles pas plus efficaces autrefois que maintenant? Elles allaient droit au but, avec une retenue exemplaire. Vous cherchiez le consommé parfait? Voilà, vous aviez trouvé. On ne se compliquait pas trop la vie, avant. La simplicité était à l'honneur. On faisait du «less is more».

C'est bizarre, normalement, les choses, avec le temps, vont en se simplifiant, en s'épurant. Pourquoi la publicité échappe-t-elle à cette règle? Pourquoi toutes ces campagnes publicitaires qui pèchent par excès et qui tombent inévitablement dans l'over design?

J'étais dans le métro, aujourd'hui. Savez-vous qu'il ne reste plus un seul centimètre carré qui n'est pas commandité? La publicité est partout, dans chaque recoin. Elle déborde des cadres prévus pour l'affichage. Elle court partout, comme une moisissure qui nous aveugle de ses couleurs tonitruantes, ses accumulations d'images (soumises à un traitement choc signé Photoshop), son graphisme toujours plus envahissant. Devant les urinoirs, collée au plancher, au plafond, sur les murs, sur les tourniquets, coincée de force sur toutes les contre-marches de tous les escaliers, sur la brique, sur le béton, sur les vêtements, partout, partout, la publicité nous incite à consommer. Et, le pire, c'est qu'elle se croit maligne, la pub. Elle se croit raffinée et subtile. Pourtant, elle splashe partout, elle crie, elle hurle, elle a autant de retenue qu'une drag queen saoule dans un party de militaires en manque.

Je n'arrive pas à croire que cette approche soit efficace. Pourquoi ce trop? Un iPod, par exemple, c'est pratique et bien fait. J'en aurais un même si on ne m'aveuglait pas avec des affiches affreuses plus grandes que des terrains de football collées sur les tuiles vintage du métro Berri. C'est absurde.

Qu'on revienne à une approche plus discrète et je continuerai à consommer, promis.

Croyez-moi. Je suis «le consommateur parfait».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire