vendredi 18 juin 2010

Terrassement

Ça y est. La terrasse est aménagée. 31 contenants qui font semblant d'être une cour de banlieue upper-middle, remplis de fleurs et de plantes qui seront jetées à la fin de l'été. Il y a même des contenants qui ne contiennent que du gazon, acheté en rouleaux de tourbe pour une somme vraiment dérisoire.

Du gazon dans des pots, ça pourrait devenir une belle métaphore. Je devrais ici parler du désir d'espace, de la grandeur de l'univers et de la petitesse de nos vies, ou quelque chose comme ça. Mais non.

Les métaphores, comme les comparaisons d'ailleurs, ça tape sur les nerfs, à la longue. C'est comme une bonne chanson d'été, mais qu'on entend trois fois l'heure sur les ondes des stations de radio populaires. La musique ne nous fait plus de bien tellement elle ne veut plus rien dire de par la répétition constante.

Vous voyez, le paragraphe ci-haut, c'était de l'ironie. Du sarcasme, même, peut-être. Je parlais de métaphores et de comparaisons qui tapent sur les nerfs en faisant une comparaison et une métaphore. Du moins, je pense que c'était une métaphore. C'est beau, hein, l'ironie? Ça fait preuve de toute une maîtrise de la langue, ça, le sarcasme!

Bon. Vous avez vu, j'en suis certain. J'ai fait de l'ironie et du sarcasme (je pense que c'était du sarcasme) pour prouver que l'ironie et le sarcasme, c'est laid. Très laid. C'est vraiment triste d'avoir à requérir à ce genre de procédé. C'est comme abuser d'explications. Ça, c'est énervant. On explique quelque chose, on souligne, à gros traits. On ne laisse aucune place à l'intelligence du lecteur. On répète. On souligne. Rien n'est laissé à l'interprétation. Quand tout le monde a compris, on continue, on continue... C'est vraiment lassant. Être las de quelque chose, ce n'est pas un sentiment agréable à vivre. C'est lassant, être las. Ça nous enlève notre énergie.

Mais il y a pire. Une chose qui me rend agressif, négatif, choqué, agacé, courroucé et parfois même violent, c'est une énumération non nécessaire.

Vous voyez? C'est avec ce genre de phrases (si on peut appeler ça une phrase) que des gens (parfois mal intentionnés) remplissent des paragraphes entiers (plutôt que de se taire). Moi, je n'ai aucun respect pour ça (en parlant de respect, laissez-moi vous dire combien je n'ai aucun - mais alors aucun - respect pour l'abus de parenthèse. Le contrôle d'une parenthèse, ce n'est pas donné à tout le monde - croyez-moi - et plusieurs deviennent complètement incohérents lorsqu'il s'agit de parenthèses. Ils utilisent les tirets et se perdent dans leurs propos. Souvent - même très souvent - ils ne connaissent même pas les règles d'utilisation des majuscules en début de parenthèse et de ponctuation et ne s'en soucient guère!) puisque ce n'est souvent qu'une manière extrêmement tordue de s'exprimer.

C'est désolant, non? Tous ces mots! Remplir 31 pots dans une journée, ça devrait être assez! C'est suffisant. Après ça, pas besoin de se donner plus de travail, comme par exemple créer un lien entre l'introduction d'un texte et sa conclusion!

Et quoi, ensuite? Trouver une phrase courte et punchée (souvent truffée d'anglicismes!) pour faire du remplissage? N'est-ce pas là le comble? Amener cette phrase avec une série de questions, est-ce bien la solution? Et tout ça, pourquoi, au juste? Pour terminer un texte avec un ersatz d'intelligence et de mots peu usités? Pour faire un peu d'esprit teinté de jeux de mots douteux? N'est-ce pas effrayant?

En tous cas, moi, tout ça, ça me terrasse.

5 commentaires:

  1. Je me suis fait prendre les culottes baissées!

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  2. tu me cueilles avec tes 31 pots
    toi qui affectionnes les comptes ronds
    y a quoi ds le 31e ?

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  3. À 4:12h du mat, avec 2 journées dans l'corps, c'est rough...

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  4. Roulette, tu as dû lire ma première version, celle intitullée «Tricherie, deuxième partie», dont le texte était, simplement: «Je triche». Pour arriver à publier à temps, il m'arrive de faire appel à ce subterfuge. Je publie avant minuit une version bidon et je «corrige» par après. D'où mon commentaire à propos des culottes baissées.

    Viento, tu as raison. J'ai d'ailleurs balancé le 31e pot du haut du troisième. J'ai été chanceux et je n'ai blessé personne. C'est que ça cogne, un pot carré.

    Frankymoon, tu as le choix: tu peux relire ou simplement te préparer des popsicles maison.

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