lundi 28 juin 2010

Toute la vérité (?)

Dernier jour de mon exil forcé, hors contexte, hors de mon contenant, encore une fois. C'est drôle, juste au moment où je commençais à m'habituer... En ce moment, je suis à la campagne. Dans le bois, en fait. C'est paisiiiiible! Mais ça n'empêche pas que la vie continue. Voici donc un blogue complètement hors contexte sur un sujet qui me trotte dans la tête depuis un bon bout de temps.

La vérité.

Toute vérité n'est pas bonne à dire, n'est-ce pas? Il y a des choses qui sont mieux lorsqu'on sait les garder bien cachées, contenues. Ceci dit, il faut choisir son contenant avec soin. Un peu trop grand et la vérité se perd. Un peu trop petit et elle dépasse. Un peu trop opaque et on risque de l'oublier. Un peu trop transparent et aussi bien ne rien cacher du tout. Pour cacher vos vérités pas toutes bonnes à dire, prenez un contenant qui est bien scellé, mais qui s'ouvre facilement, qui ne risque pas de se casser et, si possible, qui est un peu translucide, pour que la vérité ne meure pas à jamais dans l'obscurité. Ça sera plus facile à trier comme ça, aussi. Voyons voir... Quel contenant pourrait bien faire l'affaire? Bien entendu: le Tupperware.

Vous m'aviez venu venir, je gage?

Eh bien, je vais vous faire un aveu. Ce sujet (la vérité) ne me trotte pas dans la tête depuis un bout de temps. Il m'arrive souvent, en fait, de m'asseoir et de commencer à écrire sans n'avoir la moindre idée de ce qui suivra. Je joue au Robert sûr de lui, mais, au fond, j'avance dans le noir comme un enfant dans un sous-sol lugubre dans une maison de campagne: je crains le pire. Je marche à tâtons. Je frôle les murs. Il y a les interrupteurs trop hauts pour allumer la lumière. Les rencontres possibles avec les monstres. Les insectes dégoûtants. Les outils de jardinage qui risquent à tout moment de me tomber dessus avant que je n'atteigne le réfrigérateur pour goûter au délicieux cupcakes faits par ma mère, le but ultime de ce périple obligé.

Vous voyez? Cette métaphore aussi n'était pas prévue. Elle est arrivée, comme ça. Elle dit ce qu'elle dit, mais n'est pas basée sur la vérité. Ce souvenir ne m'appartient pas. Il n'y a jamais eu de sous-sol sombre dans mon enfance. Il y en a un en ce moment, où je suis présentement, mais je n'ai aucune crainte de le fréquenter. L'interrupteur est parfaitement fonctionnel. Les outils bien rangés. Pire, ma mère n'a jamais fait de cupcakes. C'est la photo trouvée sur Google images qui m'a inspirée ce détail, ajouté par la suite. Bref, c'est du mensonge, cette métaphore. Du mensonge qui fait mon affaire, comme tous ces mots dont j'use et qui me donnent l'impression de rester dans mon thème. Contenant. Contenu. Tupperware.

Voilà. J'ai ouvert un couvercle qui méritait d'être ouvert. La semi-transparence du Tupperware qui contient mes mensonges aura permis d'en deviner le contenu. Je devrais me sentir libéré, mais pas vraiment.

La vérité qui libère, voilà le plus gros des mensonges.

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