J'ai l'impression de toujours me retrouver le lendemain. Aussitôt une tâche quotidienne terminée, voilà qu'il arrive, sans même avertir: le lendemain. «À chaque jour suffit sa peine», dit-on. J'aimerais tellement pourvoir profiter du plaisir du devoir accompli en me disant que ma peine de la journée est passée. Laver la terrasse. Payer les comptes. Envoyer du courrier important. Changer les draps. Trier les cartes d'anniversaire. Nettoyer le bac à farine. Ces petites victoire méritent qu'on les savoure, non?
Pourtant, dès que nous parvient la douceur du goût de l'accomplissement, on ne peut que constater avec stupeur qu'il est là, frétillant d'impatience: le lendemain.
Alors, on doit trouver une autre peine, qui, on tente de s'en rassurer, suffira aujourd'hui. Rapidement, on oublie totalement notre réussite de la veille et on n'a en tête qu'une nouvelle obsession. Le lendemain est arrivé. On vit, en fait, non pas au jour le jour, mais au lendemain le lendemain. «Tomorrow, tomorrow, I love you, tomorrow!», chantait Annie l'orpheline. I love you?!? En fait, pas tant que ça, non...
Le moment présent, vous connaissez? Il paraît que c'est la clef du bonheur. En tant qu'humain moderne, vivre le moment présent est devenu un réel devoir. C'est une obligation. Nous devons vivre pleinement notre moment présent.
Un jour, je m'y mettrai.
Peut-être demain.
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