lundi 26 juillet 2010

Satisfaits?

Quand un Tupperware est plein, il est plein. Tentez de rajouter de la guacamole dans un Tupperware déjà plein à ras bord et en scellant le tout avec le couvercle, vous vous retrouverez aussitôt avec un beau dégât vert et dégoulinant sur le comptoir.

Pourquoi je parle de ça? Parce que je me suis interrogé aujourd'hui sur la satisfaction. Je devrais peut-être parler au «je», mais j'irai plutôt vers le «on» en disant qu'on n'est donc pas faciles à satisfaire. Plus, plus, on en veut toujours plus (voir blogue d'hier), mais n'y aurait-il pas un remède? Oui, et je vous le donne en mille: la satisfaction.

La satisfaction, c'est un état difficile à percevoir. Par exemple, on mange un banana split et il reste le monticule de droite, celui avec la purée de fraises (le monticule aux ananas se mange d'abord, celui nappé de sauce au chocolat ensuite et on poursuit avec la banane coupée) et il se peut très bien que nous soyons satisfaits, mais comme ce sentiment ne se fait pas bien entendre, on continue de manger: on dévore la crème glacée avec les fraises, on lèche le fond de la barquette en plastique et on ne fait que rêver au prochain banana split. La satisfaction est passée inaperçue. On reste insatisfaits.

Nos vies sont souvent remplies de belles choses, d'amis, de réussites, de biens matériels et d'un bien-être global, mais n'est-il pas facile de toujours chercher à rendre nos vies «encore plus meilleures»? C'est sans fin. Où est le couvercle de notre raison pour nous prouver que cette insatisfaction nous mènera tôt ou tard à un beau gâchis dégoulinant?

Ici, j'aurais aimé citer un auteur célèbre ou un philosophe respecté, mais j'ai plutôt dû me tourner vers Les Rolling Stones. «I can't get no satisfaction»... Cette chanson allait peut-être répondre à mes questions? Cependant, suite à la lecture attentive des paroles de Satisfaction, j'ai ressenti quelque chose d'étrange, de vide. Comme une insatisfaction.

D'abord, il n'y a que trois couplets. Un à propos d'une émission d'informations inutiles à la radio, un sur une publicité télévisée de lessive qui promet de laver blanc mais pas un t-shirt de fumeur, et un dernier sur un rocker qui drague une de ses fans sans arriver à l'avoir dans son lit. Le tout est entrecoupé d'affirmations à propos de l'insatisfaction, malgré les efforts fournis par le protagoniste. Un peu simpliste, non? Ce n'est pas complètement vide, comme chanson, mais ça ne me semble pas plein non plus. Avais-je trop d'attentes envers une vulgaire chanson rock?

Vous voyez, ici, l'insatisfaction s'est manifestée de manière évidente. Alors, pourquoi la satisfaction n'arrive-t-elle pas elle aussi en s'imposant comme il faut?

Je pourrais conclure ici d'une manière brillante, en ramenant l'image du Tupperware rempli de guacamole, par exemple, mais non. Pas aujourd'hui. Je préfère vous insatisfaire clairement que vous satisfaire sans que vous ne vous en rendiez compte.

Voilà.

2 commentaires:

  1. La preuve que l'insatisfaction est plus facile à ressentir que la satisfaction, c'est qu'il n'y a pas d'antonyme à «zut!».

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