vendredi 30 juillet 2010

La vérité choque

Je dois bien vider la corbeille de mon MacBook au moins trois fois par jour. L'historique de mon fureteur internet, je l'efface encore plus souvent. J'ai aussi la manie de profiter de chacune de ces actions pour «vider le cache», même si je ne sais pas trop de quoi il s'agit. Je place les icônes sur mon «bureau» de façon équilibrée, en en réduisant le nombre et en créant des alignement peu accidentels. J'ai une impression de lourdeur si je ne procède pas régulièrement à ce petit ménage virtuel. Je me dis: «Ça me prend si peu de temps et d'effort et j'en retire un tel bien-être» et je poursuis ma journée, sans trop y penser.

Ce n'est pas vrai. Il m'arrive d'y penser. L'espace d'un instant. Le moment d'une comparaison imaginaire entre moi et le reste du monde. Suis-je normal? Les autres font-ils de même? Font-ils pire? Les autres, les autres, les autres...

C'est choquant, mais je dois me rendre à l'évidence: les autres jouent un rôle important dans ma façon de juger ma propre vie. J'aimerais dire: «Je suis comme je suis et tra-la-lère», mais ce serait me mentir à moi-même.

Ça m'intrigue, les autres. Ça m'intéresse de savoir comment ils pensent, ce qu'ils font, si à eux aussi il leur arrive de s'imposer des règles comme celle de ne jamais nommer un document informatique tout en majuscules, mais toujours avec une majuscule au début, comme dans: «Les autres.docx».

J'imagine, qu'au fond, la comparaison n'a pas d'importance. C'est comment on se sent avec nos choix de vie qui compte. Non? N'empêche que ça fait toujours plaisir de se comparer et de tomber sur pire que nous.

Je n'ai jamais lavé mon clavier avec un Q-Tips et une solution d'eau distillée. Je n'ai jamais placé les piles de ma souris sans fil de manière à ce que «Energizer» soit écrit vers l'extérieur (pas en faisant exprès, en tous cas). Je n'ai jamais tenté de faire coordonner les couleurs de mon fond d'écran avec les murs environnants. Je n'ai jamais redémarré mon ordinateur juste pour le plaisir de «repartir à zéro» (même si j'y ai souvent pensé). Je n'ai jamais réfléchi à propos des touches du clavier et de l'étrange quadrillé irrégulier un peu décalé formé par ces dites touches (sauf en ce moment même). Je n'ai jamais eu la pulsion de mettre MacBook, souris et câbles de branchement au lave-vaisselle.

Et je sais que quelqu'un, quelque part, a déjà pensé à tout ça. Et même pire.

Et c'est fou comme ça fait du bien.

Choquant, non?

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