vendredi 9 juillet 2010

Perdre les fils

J'ai tellement hâte qu'on commercialise l'électricité sans fils. Tous ces fils, partout, je n'en peux plus. On crée des objets de plus en plus sophistiqués, au design épuré, aux lignes nettes, mais au bout du compte, il y a presque toujours un maudit fil électrique dans le portrait, qui détruit le portrait.

Oui, oui, je sais, il y a bien les téléphones sans fil. Qu'on doit brancher la nuit. Internet Wifi, qui nécessite, quelque part, un petit transmetteur qui, lui, possède un inélégant fil (ou plusieurs, même). Mon MacBook peut transmettre des informations à mon imprimante sans l'aide de fils de branchement, mais chacun de ces appareils doit être branché quelque part. C'est fatigant, non?

Dehors, je regarde la rue devant chez moi. Il y a des poteaux électriques, qui retiennent d'archaïques fils qui permettent d'alimenter les maisons en électricité. C'est laid. Tellement laid qu'on a fini par ne plus voir ces horreurs. Notre cerveau les a effacées, avec toutes ces choses hideuses qui nous entourent et qui ne s'impriment plus dans notre cerveau. C'est le pouvoir de l'esprit. Sans ce pouvoir, jamais nous ne pourrions poursuivre nos journées. Les choses (ou les personnes) affreuses nous empêcheraient de nous concentrer. Comme tous ces fils, partout.

On pourrait au moins tenter d'enfouir ces fils, mais non, on ne le fait pas. Ou presque jamais. Dans nos demeures, on tente bien de cacher les fils derrière le mobilier ou dans les murs quand c'est possible, mais la plupart du temps, on doit se rendre. Se rendre à l'évidence que la seule solution, c'est d'oublier ces fils omniprésents. Nous choisissons le déni. Nous voyons le monde avec des lunettes roses, mais tout n'est pas rose, loin de là. Toute une vie à se convaincre que ces choses ne sont pas, est-ce vraiment une vie?

Encore une fois, il y a une extrême paresse, là-dedans. Je n'arrive pas à croire qu'une société qui est capable d'évolution ne mette pas ce grave problème en priorité. De l'énergie, est-ce que ça doit vraiment voyager dans des fils? Qui a établi cette règle? Pour quels pervers motifs? C'est une pure négligence, je vous le dis, moi. Il est clair qu'un jour, des humains bien intentionnés se sont penché sur cette affliction, qu'ils ont discuté de solutions possibles. Pourquoi avoir laissé tomber?!

Ou ont-il simplement perdu le fil de leurs idées?

2 commentaires:

  1. Robert, est-ce une vocation de politicien plein d'idéaux qui se profile ? (La pognes-tu ?)

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  2. Je ne voudrais pas me défiler, mais non, je ne crois pas que cette vocation se profile. Les idéalistes en politique n'ont pas leur place et, vite, filent à vive allure vers d'autres carrières. Parfois, leurs vies professionnelles n'est qu'une enfilade de déceptions.

    Moi, ça feal pas trop mal, merci.

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