jeudi 1 juillet 2010

Fermer sa boîte

Je suis tellement content de ne pas déménager aujourd'hui, vous ne pouvez pas savoir. Le premier juillet, plutôt que de célébrer la Fête du Canada, le Québec se met à cette tâche, qu'il considère presque un loisir: le déménagement. Moi, ce n'est pas tant que je veuille me peinturer une feuille d'érable dans la face, mais les déménagements, trop peu pour moi.

La chose que je déteste le plus dans un déménagement, ce n'est pas de changer d'air. Ce n'est pas de découvrir un nouveau quartier, de nouveaux voisins. Ce n'est pas d'avoir eu à faire un grand ménage et à jeter enfin ma collection de cassettes VHS (non, ça, j'aime plutôt, en fait). Ce qui m'horripile au plus haut point, ce sont les boîtes.

Je vous entends penser: «Mais, quoi, Robert, des boîtes, c'est super, non? Tu devrais adorer ça, des boîtes! Ce sont les contenants les plus populaires! Du contenant - degré zéro! Non, mais, Robert, ça va pas?!». Calmez-vous. Je sais tout ça. Je vous entends. Mais il y a une chose à propos des boîtes de carton qui me heurte au plus profond de mon âme.

D'abord, même si on achète nos boîtes de carton chez un détaillant spécialisé (Cartonnerie Montréal, par exemple, mon magasin de boîtes de carton préféré) et qu'elles sont toutes pareilles, bien neuves, bien lisses, bien vierges, sans écritures dépareillées et confondantes, du genre de «Honduras bananas» ou «Merk Frosst - pharmaceuticals», ces boîtes n'en demeureront pas moins imparfaites. Rien ne semble avoir été conçu pour s'y insérer convenablement.

C'est dur, la perfection, je sais. Mais on peut faire un petit effort, non? Pourquoi, à chaque fois que je veux mettre quelque chose dans une boîte de carton, il manque un centimètre en largeur ou il reste un espace inélégant de deux centimètres en longueur? Les objets qui nous entourent ne semblent jamais faits pour être insérés dans des boîtes. Vous savez pourquoi? Parce que les gens n'ont plus de volonté d'harmonie. Voilà pourquoi. Dites-moi pourquoi l'humanité ne s'arrête-t-elle pas un jour pour se mettre d'accord sur les formats standardisés des objets qui nous entourent? Pourquoi?! Serais-ce tant demander? C'est un cri du coeur.

Les livres doivent-ils être d'une multitude de formats? Ça apporte quoi à qui, cette perversité? Avez-vous déjà essayé de mettre une lampe dans une boîte? C'est un tour de force. Le plus souvent, il faut séparer base et abat-jour et ça, ça n'a aucun, mais alors aucun, sens. Les accessoires de cuisines ne pourraient-ils pas être réglementés aux niveau des dimensions? Avons-nous si peur de passer pour des Nazis?! Voyons donc!

«Une casserole ne pourra pas dépasser 40 centimètres de diamètre et sa poignée ne devra pas être plus longue qu'un total de 20 centimètres, en tenant compte que le total a (diamètre de la casserole) + b (longueur de la poignée) devra être plus petit ou égal à 50 centimètres». Voilà. Qui est mort? Personne.

Et on risque moins d'avoir à s'abaisser à faire un trou sur le coin d'une boîte de carton pour faire sortir un ridicule bout de poignée qui n'entre pas à l'intérieur, même en diagonale.

Mais bon, je me calme. Je me la ferme. De toutes façons, je ne déménage pas cette année. Non. Mais je pense aux autres, moi. Je songe au bien-être de l'humanité. Je ne veux que du bien pour tous les humains de notre planète.

Canadiens inclus.

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