Bon. J'ai relu mon message d'hier. Mon «expérience», là... Ben, je n'ai que deux mots à dire: «cheap shot»! Je me sens cheap! Super cheap. Cela dit, pour reprendre une tournure de phrase digne de Lynda Reeves: «Can cheap be chic?».
Doit-on toujours opter pour la qualité? Certaines phrases sont devenues des lieux communs qui ne supportent pas d'être contestés. «La vie est trop courte», par exemple. Personne n'oserait dire le contraire. Pourtant, peut-être que la vie n'est pas trop courte, mais trop longue? Beaucoup trop longue. Une vie plus courte nous obligerait à vivre le moment présent, non? Si la vie était beaucoup plus courte, nous n'aurions pas le temps de nous remettre en question constamment. Une vie courte ne nous forcerait-elle donc pas au bonheur, immédiat et inconditionnel? Surtout, nous n'aurions pas le loisir de penser à des phrases toutes faites, absolument banales, comme «la vie est trop courte». «Je préfère la qualité à la quantité» est une autre phrase qui est dite, comme ça, et qui appelle un hochement de tête collectif. On ne veut pas avoir l'air fou, encore moins d'une personne qui n'apprécie pas les bonnes choses de la vie, alors, on acquiesce en ajoutant souvent un haussement des sourcils qui exprime un «ben sûr!» machinal. Mais la qualité est-elle surévaluée?
Ma mère avait, comme bien des femmes de sa génération, une collection surprenante de Tupperware. Du vrai Tupperware, pas du «Tupperware» comme dans «n'importe quel contenant de plastique refermable» (comme il est employé dans ce blogue, vous l'aurez remarqué). Ces contenants, vendus uniquement lors de légendaires réunions, c'était du solide, de la qualité! Faits pour durer une vie, le Tupperware était même assez coûteux, pour l'époque. Bien sûr, son utilisation n'était pas reléguée à la conservation d'aliments au réfrigérateur, ni au chauffage de sauce à spaghetti dans l'alors improbable four à micro-ondes. On affichait fièrement sa collection lors d'événements sociaux où les ménagères pouvaient discuter de l'éducation de leur progéniture en trempant un bâtonnet de céleri dans le célèbre plateau à crudités et trempette (muni d'un couvercle pratique - fini les céleris mous). D'égal à égal avec le service d'argenterie, pots à lait, sucriers, salières, poivrières et carafes en Tupperware méritaient de trôner sur les tables des salles à manger les plus chics.
Or, ma mère, qui avait pourtant opté pour la qualité, s'est maintenant complètement débarrassée de son Tupperware. J'en ai d'ailleurs hérité, mais ça, vous le savez peut-être déjà (sinon, voir Genèse). Son tiroir à Tupperware existe toujours, mais est maintenant peuplé d'une quantité surprenante de contenants Ziplock jetables (qu'elle ne jette qu'exceptionnellement, mais sans aucune gêne, une fois tachés de sauce tomate ou déformés par la chaleur). Elle est très à l'aise avec cette nouvelle collection, disponible facilement dans tous les bons magasins, à peu de frais. Elle se sent moins... engagée. Si un couvercle vient à manquer, elle le remplace par un neuf! Si le contenu congelé depuis mai 1999 lui semble trop louche, tout finit à la poubelle. Si elle ne veut pas me voir partir sans un morceau de son délicieux gâteau aux carottes, hop, elle donne sans retenue dessert et contenant, sans le moindre espoir de revoir ni l'un, ni l'autre. Elle se sent libre. La qualité lui empoisonnait la vie. Le «cheap» l'a sauvée.
«Can cheap be chic?» Bien entendu. Y'a pas plus chic que d'afficher son côté cheap. La quantité, ça fait du bien, des fois. Ma mère l'a compris et vous devriez voir comment elle en est épanouie.
Des contenants «faits pour durer une vie»? Trop peu pour elle! La vie est trop longue.
So «air du temps» !
RépondreSupprimerAnd «air du temps» is chic !
Le New York Times Magazine le clame haut et fort : «Good Enough is the New Great».
À lire dans «The 9th annual year in ideas» :
http://www.nytimes.com/projects/magazine/ideas/2009/#g-2
C'est probablement de la qualitée du vrai Tupper mais c'est ridiculement cher. Je me suis informé du prix à une gentille vendeuse de vrai Tupperware en plein milieux de l'aller dans un centre commercial. Je «spot» 3 contenants semblables mais de différentes grandeurs(pour mêtre mes céréales:))
RépondreSupprimer- 49 dollars, qu'elle me dit d'un ton fort et sec sans même que je lui demande.
- Pour l'ensemble, rétorquai-je.
Et avec un sourire cinglant de femme blasée qui doit probablement subir l'inconvénient de son produit à répétition,
- Non juste pour celui là Monsieurs.
Je ne sais pas comment il paye leur loyer.
Je dois me rallier avec ta mère, vive le semi-jetable.
LOL! 49$?!? Pour UN contenant?
RépondreSupprimerLa qualité, c'est de la marde!