mardi 15 décembre 2009

Les couleurs

Les couleurs, c'est vraiment extraordinaire. J'ai appris mes couleurs en très bas âge, grâce à ma mère et à sa collection de Tupperware. Ça a l'air arrangé, comme ça, un peu plaqué, même... Mais c'est vrai. «Robert, donne-moi le verre rouge!» «Veux-tu le bol bleu turquoise ou bleu marine?» «Combien de fois j't'ai dit de remettre le couvercle blanc sur le pot à jus brun, t'en renverse partout sur le tapis!» (Vert olive, tacheté d'ocre et d'orange brûlé, le tapis.)

Les couleurs ont toujours eu une grande influence dans ma vie. Je peux associer toutes les périodes de ma vie à des couleurs. Enfant, j'ai été longtemps attaché à mes pantalons de velours cordé brun chocolat. Au primaire, j'étais fou de mon col roulé vert bouteille. Il fallait me voir, au secondaire, tout vêtu de jaune poussin (oui, pantalons, souliers, bas et chandail)! Ça m'a valu toutes sortes de surnoms, ça, dont mon préféré: «Hey, le fif!». Ah, souvenirs...

J'ai eu des chambres à coucher beiges, blanches (c'est une couleur aussi, lâchez-moi vos «c'est la réunion de toutes les couleurs et gna-gna-gna»), «tan», gris 1989, bleu azur, rose gomme, jaune taxi de New-York, gris baleine, rouge indien, vert parka, et j'en passe. Je suis vraiment volage, côté couleurs. Un peu fif, aussi, j'imagine.

Parlant de fifure, hier, j'ai dû passer trois heures à me débarrasser d'une colonie d'aleurodes qui avait infesté mon hibiscus (jaune beurre). Une aleurode, c'est un minuscule insecte volant de moins d'un millimètre de long qui suce la sève de certaines plantes. C'est blanc, en passant. Bien, ces obsédants parasites peuvent être éliminés de plusieurs façons, selon les chaleureux forums botaniques qu'on retrouve sur le web. J'ai combiné toutes les méthodes de tous les sites que j'ai visités, pour ne pas prendre de chance. Toutes, sauf une: peindre une bande jaune «smiley» (je cite) et l'enduire de glu. De «glu». Un site français, bien entendu. Il s'avérerait que ces petites bibittes aiment bien le jaune. C'est vraiment fascinant, pour moi, qu'une bibitte blanche pas plus grosse qu'un «i» quand on lit notre nom écrit sur un grain de riz dans le Quartier chinois (et qu'on a un «i» dans notre nom) soit non seulement capable de voir la couleur (elle a donc des petits, petits yeux), mais d'en avoir une qu'elle préfère.

Comment elle apprend ça, elle, que du jaune c'est du jaune?

C'est vraiment extraordinaire, je vous le dis. Et un peu fif.

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