Sur cette terre, nous sommes beaucoup de monde. Mais, vraiment beaucoup, là. Vous avez 3578 amis sur Facebook? C'est rien, ça. Y'a plus de monde qui vous ignorent que de monde qui vous connait. Vous habitez Manhattan ou Mexico, ou même Mumbai? Vous croisez des gens partout, partout... Il y en a pourtant plus que jamais vous ne croiserez. Vous n'en entendrez même pas parler. Vous êtes Madonna ou Barack Obama? Encore une fois, vous ne serez en contact qu'avec une minorité des habitants de notre planète. Il y en a même qui ne savent pas vous êtes qui. Oui, oui.
Admettons que vous tombiez en amour. Une personne extraordinaire, vraiment. La perle rare. Votre «âme soeur»... Ça a été une chance exceptionnelle de la rencontrer. Vous étiez en voyage d'affaires; ou dans un party où vous ne vouliez pas aller au départ; ou dans une clinique de MTS en région; ou dans Ahuntsic... Et le destin a agi. Vous vous êtes croisés et c'est apparu comme une évidence: vous alliez passer votre vie avec cet homme ou cette femme là. Mais... Êtes vous sûrs d'avoir fait le bon choix? «Oui, oui», répondez vous. Vous le sentez. Vous vous méritez. Vous donnez raison à l'adage: «à chaque pot, son couvercle!»...
Sur toutes les personnes que vous avez rencontrées, vous en avez choisi une, mais, n'oublions pas une chose: il y a encore plus de monde que vous n'avez jamais rencontré. Et si l'élu de votre coeur habitait un cul-de-sac d'une banlieue d'un pays que vous ne visiterez jamais? Et si jamais il ne sortait pas de chez lui, cloué sur son sofa par une agoraphobie aigüe? Et si c'était une vedette de cinéma et que vous, vous n'êtes jamais invité dans les événements jet-set qu'il fréquente, songeur, peut-être même en se demandant si un jour il rencontrera la «bonne» personne? À chaque pot, son couvercle? I don't think so.
Bon, bon... N'allez pas croire que je ne crois pas en l'amour. Ce n'est pas la question. Je me rends simplement compte que chaque pot a plusieurs couvercles possibles et que quand il y en a un qui fitte, on serait fou de virer fou à chercher.
Combien de fois n'ai-je pas cherché de couvercle à un pot (un vrai pot, là - la métaphore est terminée)? Des fois, le couvercle, il est perdu. Il a fondu au lave-vaisselle. Il s'est fendillé au congélateur (votre mère vous avait bien dit de ne pas faire confiance aux marques bas de gamme). Il a été jeté à la poubelle avec les os et les bouts croquants du poulet de la veille. Il est tombé en arrière du frigidaire et vous n'êtes pas trop «ménage». Il a fini dans le casier d'école secondaire d'une adolescente qui ne pense pas à ça, ces affaires-là, trop occupée à se demander si elle est lesbienne ou simplement amateure de volleyball. Le pot, pendant ce temps-là, il n'est pas fini, mais il sert moins, disons. Des fois, c'est l'inverse. C'est le pot qui est perdu et le couvercle esseulé ne peut plus que s'empiler avec les autres, souhaitant servir à couvrir un pot pour lequel il n'était pourtant pas destiné. Les armoires à Tupperware, dans ce temps là, sont encore plus difficiles à classer. La méthode «couvercle sous pot correspondant» est foutue. La technique «couvercles dans le plat vert à céleri et pots sur la tablette voisine» est d'un pathétique... L'alternative «bordel dans un tiroir» reste peut-être la solution la plus valable, mais pour combien de temps?
De quoi je parlais, donc?
Ayoye ! Ça commence à être sérieusement profond ce blogue-là ! À quelle heure on parle de Hegel ?
RépondreSupprimerJ'aimerais en profiter pour réviser ma petite annonce laissée sous «Une garantie». Voici la nouvelle version : Recherchons collection de couvercles esseulés pour combler collection de plats aux couvercles perdus.
Oui, le Tupperwareblogue me donne espoir.
J'hésite entre «traiter superficiellement de choses profondes» et «sonder les profondeurs du superficiel».
RépondreSupprimerJe vote pour : «Sonder les profondeurs du sperficiel». Coup de coeur Renaud-Bray assuré.
RépondreSupprimerMoi je vote pour l'un ne va pas sans l'autre!
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