Voici une des premières images de ma journée:
Une jeune personne de mon entourage vient me voir, en larmes. Elle risque de perdre sa mère, bientôt, peut-être. J'ai pas le droit. Une autre jeune personne, juste à côté d'elle, est au cellulaire: «Non, vous comprenez pas, je veux le même forfait qu'avant! Comment ça, vous avez mon numéro de permis de conduire? J'en ai même pas de permis de conduire!». J'ai le droit. J'assiste à la plus récente pièce de théâtre d'Évelyne de la Chenelière, vraiment intense et touchante. J'ai pas le droit. Je me retape ces merveilleuses publicités de Reitmans. J'ai le droit.
Ça a été comme ça toute la journée. À toutes les minutes, je changeais d'avis. L'important et le futile se sont mélangés sans cesse. Le profond a côtoyé le superficiel. Ça a été un tourbillon tragi-comique.
On a besoin des deux pôles, j'imagine. Alors, d'où me vient ce malaise de parler de contenants de plastique et de combien les ranger correctement m'apporte un peu de paix? Il y a toujours en moi une petite voix qui me dit que ça n'a pas d'allure mettre tant d'énergie à du superflu dans un monde en quête d'essentiel. Est-ce que c'est possible, en 2009, de composer des «wam-bam ba badab dou, c'est le temps des vacaaaances» ou est-ce qu'on est obligé d'y aller pour du vrai, du senti, de l'important et chanter combien notre pauvre planète souffre?
OK, il faut avoir une réflexion sur notre monde, mais on peut pas juste faire joli, des fois?
«L'un ne va pas sans l'autre». Le sondage Tupperwareblog a tranché.
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