Donner un cadeau, ce n'est pas beaucoup mieux. N'allez pas croire que je n'aime pas faire plaisir aux gens que j'aime, mais c'est toujours un casse-tête. Les gens qui m'entourent ont déjà tout ce qui leur faut. Certains en ont même déjà un peu trop, même... Du moins, à mon avis, mais passons.
Ce long prologue, encore une fois, me fait passer pour un être ignoble et sans émotions, je gage? Mais non. Je ne suis pas le «Grinch that stole Christmas» que vous êtes en train d'imaginer. J'ai trouvé la solution pour que cette tradition du cadeau de Noël ait quelque chose d'agréable pour moi. Oui, oui.
J'aime emballer les cadeaux de Noël. J'adore. Ça m'emballe, emballer. C'est une vraie passion, pour moi. À chaque année, je trouve un thème. Des exemples? «Chocolate passion», «la fragilité des origamis», «un Noël tout de rouge fleuri», «photographies du passé», «vision d'été», «minimalisme extrême», «l'art de la grande révolution culturelle prolétarienne - des décennies d'affiches chinoises», et j'en passe. Cette année, c'est «chasse et pêche», où l'utilisation de matières brutes (écorce et branches d'arbres, feuilles mortes, herbes diverses et autres) est à l'honneur, sur un papier Kraft brun très «unassuming». Un véritable concept est élaboré. C'est tout juste si je ne fais pas des croquis préliminaires. Ensuite, au son de musique de Noël (le seul véritable moment où j'en écoute), je passe des heures à emballer mes cadeaux, avec toute la précision dont je suis capable (la preuve que je ne suis pas un maniaque perfectionniste réside même dans ce constat qu'il ne s'agit pas d'une précision absolue, mais bien simplement celle dont je suis capable, non?)... J'utilise un ruban double-face, afin qu'aucune trace de scotch-tape ne soit visible. Un exact-o, beaucoup plus efficace qu'une paire de ciseaux. Une équerre et une règle, aussi, pour que l'endroit où le papier se rejoint arrive exactement au milieu du côté le plus court du dessous du cadeau. Les plis sur les côtés, aussi, sont prévus pour arriver au centre, en formant une croix parfaite (le double «Y» horizontal est aussi accepté, faut un peu de souplesse, ma foi!). Une fois le tout emballé avec le papier de base, arrive le moment de la décoration. Selon les années, je peux faire appel à une foule de matériaux. Ça varie, mais ça ne se trouve jamais dans un Jean-Coutu, rayon emballage de Noël. La quête est souvent longue et source de frustrations (surtout au royaume du back-order qu'est le Canada - j'y reviendrai un jour). Parfois, l'emballage coûte plus cher que le cadeau qu'il recouvre.
Des friteuses ou des cravates, des plats à olives ou des montres-bracelets, c'est produit en série. Ça n'a rien d'unique. Vous souvenez-vous des cadeaux que vous avez reçus à Noël l'an dernier? Moi non plus. Par contre, si je recevais un cadeau emballé avec, je sais pas, moi, de la tuile de céramique, je m'en souviendrais. Encore une fois, le contenant s'avère supérieur au contenu. C'est l'emballage qui compte, je vous le dis.
En passant, il ne vous reste plus que douze jours d'emballage avant Noël.
Haha... Ça me donnes envie de reçevoir un cadeau de ta part!
RépondreSupprimerEffectivement, il est plus facile de retrouver de L'originalité dans l'emballage qu'il en est d'en trouver dans le cadeau lui même. Mais quoi qu'il en soit, tout ça est tellement éphémère. On apprécie l'emballage mais pas trop longtemps parce qu'il faut tôt ou tard le déballer. On feins d'être content du cadeau. Et finalement le tout prend l'bord de la poubelle; l'emballage dans le ménage de la soirée et le cadeau au ménage du printemps.
RépondreSupprimer