Je ne dirai rien sur les Québécois en vacances; sur les tonnes de verres de plastique remplis de rhum; sur les touristes hollandais gays, drogués et en manque qui nous abordent avec un «Do you play?» avant même de dire bonjour; sur l'efficacité surprenante de cette approche; sur le sourire des Dominicains qui travaillent comme des fous sans pourtant avoir l'espoir d'accumuler en toute une vie l'argent pour passer des vacances dans leur propre pays; sur Louise et son évident problème d'alcool; sur l'aspect pathétique des tresses à la Bo Dereck sur toute autre personne que Bo Dereck (souvent, une petite grosse laide qui, peut-être, pense qu'elle n'a plus rien à perdre); sur l'oeuvre littéraire de Pedro Juan Gutiérrez; sur le mot «recloquer» qui, au Scrabble, peut valoir plusieurs points tout en faisant lever quelques sourcils de doute; sur l'importance d'avoir dans son bagage à mains des vêtements de rechange dans le cas où une averse de 30 secondes diluviennes surgisse tout juste avant notre entrée dans l'avion, dans un aéroport en hutte de paille sans corridor qui mènerait directement au dit avion, où il peut être réellement inconfortable d'être assis, trempé jusqu'aux os, pendant toute la durée du vol; sur les douaniers montréalais, devant qui il est vraiment possible d'avoir l'air d'un imbécile qui ne se souvient plus du nom du pays d'où il arrive, pourtant fort commun, tout en bégayant qu'il ne se rappelle plus non plus la date, même approximative, de son dernier voyage hors du pays, mais qui, malgré le mystérieux code R78, ne se fera pas fouiller à la sortie, à son grand soulagement complètement injustifié parce qu'il n'a rien acheté, sauf une petite bouteille de rhum à 10$; sur l'effet que fait la neige sur le paysage affreux de l'autoroute 20; sur les réveillons de Noël; sur la quantité de nourriture qu'un être humain peut ingérer en quelques heures seulement; sur la difficulté d'avoir des conversations intelligentes en famille; sur ce questionnement intense: «c'est quoi, au juste, une conversation intelligente et pourquoi quelqu'un de moindrement intelligent peut en vouloir une?»; sur le fait qu'on se sente tellement moins coupable de gaspiller maintenant qu'on peut jeter le papier d'emballage au recyclage; sur ce sentiment de tourbillon qu'on peut ressentir pendant le temps des fêtes; sur les promesses (déception en vue!) de retourner au gym non pas pour se sentir bien, mais pour avoir l'air moins fou dans nos vêtements serrés; sur la difficulté de faire face à l'éventuel retour au travail; sur la facilité d'écrire sous la forme d'une liste, afin d'avoir l'impression d'en donner beaucoup quand, au fond, on en donne peut-être pas assez.
Je n'en dirai rien, je vous dis. Rien.
Mais joyeux Noël.
Quel bonheur de vous retrouver si en forme !
RépondreSupprimerJoyeux Noël !
C'est un plaisir de se voir lu à nouveau!
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