mardi 24 novembre 2009

La certitude du plastique


Le plastique. Comment pourrions-nous nous passer de cette matière? Autour de moi, en ce moment, je peux nommer au moins une centaine d'objets faits de plastique. Quand j'étais petit, je rêvais que les murs des maisons soient en plastique. Je voulais une chambre moulée. Pour moi, il s'agissait du summum de la sophistication. Je trouvais tous les matériaux avec lesquels on fabrique les maisons franchement archaïques: le bois, le plâtre, les clous, la céramique, les moulures d'aggloméré pour cacher toutes les failles. Le gyprock, tout particulièrement, me semblait dépassé, inadéquat, ridicule. Il fallait placer de fragiles feuilles recouvertes de papier les unes à côté des autres pour "finir" une pièce! Ça me semblait incroyable. Je regardais mon père faire, avec ses coins de métal, ses bandes de papier, son plâtre, en train de "tirer les joints" au sous-sol, et je me disais: "c'est vraiment pas drôle, notre maison n'est sûrement pas faite comme celles des voisins"... Je m'étais convaincu que chez "les riches", ou du moins dans un futur rapproché, les maisons seraient fabriquées d'un seul morceau, sans "joints". Finis, les toits qui coulent, les murs qui s'écaillent, les vis qu'on doit cacher sous une couche de ciment à joints et de peinture, les plafonds isolés avec des matières carrément dégoûtantes (photo). Ce n'était qu'une question de temps, c'était sûr. J'avais plusieurs certitudes, enfant. J'en ai perdu. Plusieurs.

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