mardi 18 mai 2010

Contenant pour emporter


Qu'avez-vous fait aujourd'hui? Moi, je suis allé en Uruguay. Et je suis revenu. J'allais dire «à la maison» plutôt qu'à Buenos Aires. La «maison» (ou encore mieux, «home»), c'est relatif, non?

Il y a plusieurs façons de se sentir à la maison. Parfois, ça arrive comme ça, par hasard, et ça ne dure que l'espace d'un moment. Sur la terrasse d'une parilla, on commande des «papas fritas con champiñones» et on reçoit une version uruguayenne d'une bonne vieille poutine (photo). On y goûte et hop, la maison disparaît. De toutes façons, avec Rio de la Plata comme vue, la maison semble bien loin.

Au retour, on a des ennuis avec la dame du comptoir d'immigration (non, il ne faut pas perdre le petit papier insignifiant qu'on nous donne à notre arrivée, sinon elle nous colle une amende de 35,00$ US - qu'elle mettra bien sûr dans ses poches puisqu'il n'y a aucune trace de cette transaction - probablement afin d'aller manger une poutine uruguayenne à notre santé!) et la maison semble loin. «On est loin de notre mère», comme on dit.

On revient au point de départ (qui n'est réellement pas «la maison» puisque ce point est Buenos Aires), mais on se sent tout de même «à la maison».

Pour un peu plus de réconfort, on va manger non pas dans une parilla, mais bien dans un resto chinois de Buenos Aires (sur la rue Paraguay), servi par une jeune femme charmante, 100% argentine malgré ses cheveux blonds de Suédoise et ses manières de geisha japonaise (il ne manquait plus que ses incessants «con permiso» sonnent comme «con pelmiso» pour que l'illusion soit presque parfaite).

Du bon chinois avec des décorations rouges à clinquants, des sauces fluorescentes et des soupes wonton (wan tan, ici), ça aussi, ça donne l'impression de retrouver «la maison».

C'est donc assis au restaurant «Yan Kie» (la pognez-vous? «Yan-kie») que s'est terminée cette journée où le concept de «maison» m'est apparu relatif.

J'en ai presque des problèmes d'identité.

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